Dans une déclaration à Réalités Online, le député d’Al Horra à l’Assemblée des représentants du Peuple, et cardiologue, Sahbi Ben Fredj a lancé ce vendredi 27 juillet 2018, un cri de détresse suite à la pénurie des médicaments qui secoue le pays depuis quelques mois.
Fort soucieux de la situation gravissime des malades tunisiens, le cardiologue nous a affirmé que certaines opérations chirurgicales dont celles sur le cœur ou même la néphrectomie seraient probablement impossibles à faire en Tunisie vu la pénurie de médicaments et le manque flagrant d’appareils et d’équipements, même les plus modestes. « Les cardiologues, et les anesthésistes-réanimateurs n’ont plus les moyens rudimentaires, ni les médicaments nécessaires pour effectuer des opérations dans de bonnes conditions. Ce n’est pas normal! Je parle même des cliniques disposant des moyens financiers et qui peinent à s’approvisionner en médicaments! alors que dire des hôpitaux qui sont dans une situation désastreuse. Aujourd’hui on peine pour faire des opérations chirurgicales sur le cœur, si cette crise continue de la sorte, on aura des problèmes à faire d’autres opérations.
J’ai l’impression que le ministre de la Santé publique n’est pas conscient de la gravité de la situation, ça dépasse tous les calculs politiques. Je l’appelle gentiment à se rendre à l’évidence…il y a une catastrophe menaçant des millions de Tunisiens. Il doit assumer ses responsabilités et se battre pour la santé des Tunisiens. Il y a des interventions médicales urgentes. Il y a toutefois des solutions. Il faut voir avec le ministère de la Santé, les moyens de faciliter l’octroi des AMM ( Autorisation de Mise sur le Marché) qui permettent de faire entrer les équipements nécessaires et cela relève de la compétence du département de la Santé en collaboration avec la douane nationale.
Quand on n’a pas les moyens de sa politique, on fait la politique de ses moyens. Il faut opter pour la simplification des procédures administratives du moins, quand on n’a pas d’argent. On peut aussi arrêter d’importer des choses inutiles, du chocolat, du biscuit…importons des médicaments avec cet argent là!« a-t-il expliqué.