Pesticides: Un poison silencieux menace la santé des Tunisiens

Junior agricultural scientists researching plants and diseases in greenhouse with parsley

La Tunisie, bien qu’elle ne produise pas de pesticides, en importe des quantités considérables. En 2022, le pays a importé 4 161,2 tonnes de ces produits chimiques, malgré une légère baisse liée à la sécheresse. Cette dépendance excessive a de graves conséquences pour la santé publique et l’environnement.

Des substances hautement toxiques dans nos assiettes

Le rapport de la fondation Heinrich-Böll-Stiftung révèle que 44 substances actives extrêmement dangereuses sont enregistrées et expédiées en Tunisie. Parmi elles, le chlorpyrifos, dont les résidus ont été détectés dans les tomates à des niveaux atteignant 80% et 312% de la dose aiguë de référence pour les adultes et les enfants respectivement. Ces chiffres sont alarmants et témoignent d’une contamination importante de la chaîne alimentaire.

Malgré une réglementation en partie conforme aux normes internationales, la Tunisie accuse un retard significatif en matière de protection des populations vulnérables et de limitation de l’utilisation des pesticides les plus dangereux. L’absence de politique de collecte systématique de données et de sensibilisation du public aggrave encore la situation.

Les tomates, un vecteur d’exposition

La Tunisie, premier producteur mondial de pâte de tomate, est particulièrement concernée par cette problématique. Les tomates pourraient recevoir jusqu’à 29 types de substances actives classées comme très dangereuses. Or, les Tunisiens sont de grands consommateurs de tomates et de pommes de terre, deux produits qui peuvent contenir des quantités importantes de résidus de pesticides.

L’exposition chronique à ces produits chimiques peut entraîner de graves problèmes de santé, tels que des cancers, des troubles neurologiques et des problèmes de fertilité. Les enfants, les femmes enceintes et les travailleurs agricoles sont particulièrement vulnérables.

Des alternatives existent

La fondation Heinrich-Böll-Stiftung promeut l’agroécologie et la permaculture comme des alternatives viables et durables à l’agriculture conventionnelle basée sur les pesticides. Ces pratiques agricoles permettent de réduire l’utilisation de produits chimiques, d’améliorer la qualité des sols et de renforcer la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique.

La situation est urgente. La Tunisie doit agir rapidement pour réduire sa dépendance aux pesticides et protéger la santé de ses citoyens. Cela implique de renforcer la réglementation, de soutenir la transition vers des pratiques agricoles plus durables et de sensibiliser le public aux risques liés à l’utilisation de pesticides.

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