« Ce n’est pas moi, c’est les autres ! », tel était le principal message livré par Houcine Abassi qui a commenté le départ de PETROFAC de la Tunisie. Le secrétaire général de l’UGTT a clamé haut et fort l’innocence de la centrale syndicale, affirmant que les protestataires de Kerkennah n’en faisaient pas partie.
« La centrale syndicale n’a rien à voir avec ce qui se passe. Et puis, la situation n’est pas désastreuse », a déclaré Houcine Abassi qui ajoute : « nous faisons néanmoins face à une situation difficile qui demande aux tunisiens, hommes et femmes, de faire des sacrifices pour leur pays ».
Abassi a également souligné que des efforts ont été déployés afin de désamorcer la crise qui a secoué PETROFAC. « J’ai personnellement discuté avec les protestataires l’an dernier, mais nous n’avons pas réussi à trouver de solutions. Le départ de l’entreprise ne sert pas l’intérêt de la Tunisie », a-t-il encore ajouté.
C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Houcine Abassi semble avoir oublié l’opposition farouche de l’UGTT face à la direction de PETROFAC.
C’est à ne plus rien comprendre. Tout le monde sait que depuis le 14 janvier 2011, la centrale syndicale n’a eu de cesse d’exhorter les travailleurs à faire grève dans la quasi totalité des secteurs, parfois aux dépens même de la viabilité de certaines entreprises. On ne compte plus le nombre d’entreprises étrangères qui ont quitté le pays pour d’autres destinations notamment le Maroc. La menace de grève dans le secteur touristique, évitée inextrémis, a obligé les professionnels du secteur à concéder des augmentations salariales dans un secteur à l’agonie.
Et ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Autre aberration et elle vient, une fois encore, des plus hautes sphères de l’UGTT. Sami Tahri, porte-parole de la centrale syndicale, s’est aligné avec les protestataires de Petrofac, qualifiant leurs revendications de légitimes et considérant la décision de l’entreprise britannique comme une fuite, alors que Houcine Abassi avait réfuté tout lien avec eux,
De ce fait, nous avons d’une part le secrétaire général de l’UGTT qui jette la responsabilité sur les autres et, d’autre part, le porte-parole de la même centrale qui prend son secrétaire général à contre courant.
Il est temps que l’UGTT assume ses responsabilités et se montre à la hauteur des enjeux auxquels fait face la Tunisie.
La centrale syndicale se doit de prendre en considération l’intérêt supérieur du pays sans lequel, rien ne sera fait ni n’existera.
M.F.K