Le brûlant dossier Pétrofac fait encore parler de lui et la montagne semble avoir accouché d’une souris. La réunion de Sfax n’aura servi qu’à alimenter l’optimisme de Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales. En effet, à la fin de cette rencontre que tous les médias ont qualifiée de cruciale, le ministre s’est contenté d’exprimer son optimisme quant à l’issue des consultations sur l’avenir de l’entreprise britannique en Tunisie. « Nous avons rencontré les représentants des habitants de Kerkannah. Nous leur avons fait part des mesures qui seront prises par le gouvernement dans l’optique de favoriser le développement sur l’île. Nous avons écouté leurs propositions. Nous espérons pouvoir trouver un accord dans les plus brefs délais », a-t-il déclaré.
Une autre réunion est annoncée à Kerkennah ce vendredi 23 septembre 2016.
Faut-il continuer à espérer?
Alors que l’avenir de milliers de gens est en sursis voire pire, les politiques, ceux-là même qui n’ont pas arrêté d’alimenter la crise et d’embourber davantage la situation ont sauté sur l’occasion pour développer leurs thèses et leurs réactions ont animé les plateaux de télé, les antennes radio et les différents médias écrits et électroniques.
Ammar Amroussia, député du Front Populaire, a déclaré que ce qui se passe à Kerkennah « ne constitue pas une nouveauté ». C’est le gouvernement, selon lui qui « a laissé pourrir » l’affaire Pétrofac. Il n’a pas assumé sa responsabilité comme il devait le faire pour trouver une sortie de crise, que ce soit pour la société ou pour les travailleurs », a-t-il déclaré à Réalités Online.
Il a par ailleurs dénoncé « la campagne de diabolisation » visant l’Union des jeunes diplômés chômeurs et le Front Populaire. « Il ne s’agit que d’une manière de justifier les échecs, en rejetant la responsabilité sur les autres », a-t-il estimé.
Les députés de Nidaa Tounes ont, pour leur part, appelé le gouvernement à appliquer la loi et à punir ceux qui cherchent à nuire à l’intérêt général. Ils considèrent nécessaire de prendre les mesures adéquates pour mettre fin à ces agissements et à ces incitations aux désordres. Boujemaa Remili a, de son côté, déclaré ce matin que les nidaïstes étaient prêts à se rendre directement à Kerkennah pour être aux côtés des habitants.
Dans ce même contexte, la députée d’Al Horra Khawla Ben Aïcha, a déclaré que Machrou3 Tounes et Al Horra condamnent la passivité de l’État dans le dossier de Pétrofac. « On connaît les autres responsables. Pas besoin de les citer », a-t-elle confié à Réalités Online. « Il est nécessaire de trouver des solutions à présent car ce qui est fait est fait », a-t-il conclu.
En somme, les condamnations émanent de tous les côtés, mais elle ne changeront rien à la situation. D’autant que parmi les protestataires on compte des adhérents au Front populaire, quoi qu’en pense Amroussia, d’autres à Nidaa Tounes sans compter, bien sûr les inqualifiables, ceux d’Ettahrir.
Sauf que, il faut garder un espoir de solution, aussi faible soit-il. La réunion de vendredi à Kerkennah s’annonce cruciale. Plus important encore sera l’attitude du gouvernement qui doit arrêter avec cette passivité complice. Il est temps d’utiliser la force pour débloquer la situation. La force de la loi, bien sûr, pas celle des matraques.