Les marchés mondiaux du pétrole ont été secoués par une chute soudaine des prix du brut, qui ont atteint leur plus bas niveau en trois semaines. Plusieurs facteurs sont responsables de ce recul, notamment la vigueur du dollar américain et les inquiétudes croissantes concernant l’offre et la demande de pétrole.
Plongée vertigineuse
Les contrats à terme sur le Brent pour livraison en décembre ont chuté à 90,48 dollars le baril, enregistrant un déclin de 1,5%. De plus, cela représente une baisse d’environ 4% par rapport à la clôture du contrat à terme de novembre vendredi dernier. La brusque dégringolade marque la plus forte baisse quotidienne en pourcentage du Brent depuis fin mai.
De l’autre côté de l’Atlantique, le brut américain, le West Texas Intermediate (WTI), a également connu une contraction de 2,1%, tombant à 88,60 dollars le baril. Les deux indices de référence, Brent et WTI, sont désormais en route vers leur troisième baisse consécutive, atteignant leurs plus bas niveaux depuis la mi-septembre.
Vers une nouvelle baisse ?
Les experts du secteur de l’énergie affirment que cette correction était attendue après la hausse spectaculaire des prix du pétrole au cours du troisième trimestre, où ils ont grimpé de près de 30%, atteignant leur plus haut niveau en dix mois.
Le tarissement brutal des prix est également en partie dû à la montée en puissance du dollar américain, qui a atteint son plus haut niveau en dix mois par rapport à d’autres devises. La situation actuelle découle des spéculations concernant le maintien des taux d’intérêt américains à des niveaux élevés, ce qui pourrait freiner la croissance économique et réduire la demande mondiale de pétrole. De plus, un dollar fort rend le pétrole plus onéreux pour les détenteurs d’autres monnaies.
Toutefois, le marché est suspendu aux commentaires du président de la Banque fédérale de réserve (Fed), Jerome Powell, qui pourrait fournir des indications cruciales sur la trajectoire des taux d’intérêt de la banque centrale.
L’offre s’étoffe
En parallèle, la Turquie a annoncé qu’elle relancerait cette semaine l’exploitation d’un pipeline en provenance d’Irak, suspendu depuis environ six mois, ce qui augmentera l’offre mondiale de brut.
Par ailleurs, il est possible que le premier exportateur de brut, l’Arabie saoudite, commence à assouplir sa réduction volontaire supplémentaire de l’offre d’un million de barils par jour, selon les analystes d’ING.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, également connus sous le nom d’OPEP+, se réunissent cette semaine, mais il semble peu probable qu’ils modifient leur politique actuelle de production pétrolière. Un sondage mené par l’agence de presse britannique, Reuters, a révélé que la production pétrolière de l’OPEP a augmenté pour le deuxième mois consécutif en septembre, malgré les réductions unilatérales de l’Arabie Saoudite.
La demande en berne
En Europe, la récession persistante dans la zone euro, en Allemagne et au Royaume-Uni en septembre a pesé sur la demande de pétrole.
Un autre facteur influant l’affaiblissement des cours pétroliers reste les prévisions de la Banque mondiale, qui a maintenu ses projections de croissance économique pour la Chine en 2023 à 5,1 %, bien que les prévisions pour 2024 aient été revues à la baisse en raison de l’échaudage continu du secteur immobilier. Il sied de souligner que la Chine, en tant que premier importateur mondial de pétrole, joue un rôle crucial dans l’évolution des marchés mondiaux du pétrole.
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