Les marchés mondiaux des matières témoignent d’un nouveau recul des prix du pétrole, le Brent s’abaissant à moins de 80 dollars le baril. La tendance, également observée pour le West Texas Intermediate (WTI) américain, matérialise une préoccupation croissante parmi les investisseurs à l’approche de la réunion cruciale de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétole (OPEP) et ses alliés cette semaine.
Le Brent à moins de 80 dollars après une hausse éphémère
Au moment de la mise sous presse, le baril de Brent, pour livraison en janvier, s’échange à 79,90 dollars, en déclin de 0,84%. Pour ce qui est du brut américain, le West Intermediate Texas (WTI), livrable également au mois de janvier, fléchit à 74,86 dollars les 159 litres, en diminution de 0,90%. Les prix du brut ont pourtant affiché une tendance haussière la semaine dernière, mettant fin à cinq semaines consécutives de pertes. Les espoirs reposaient sur d’éventuelles discussions entre les premières exportatrices de brut au monde, l’Arabie saoudite et la Russie, visant à réduire leur production, mais ces anticipations ont rapidement été contredites par la réalité des chiffres.
Défis pour l’Arabie saoudite : Un resserrement des vannes pétrolières sans effets
Malgré les réductions du cartel pétrolifère et ses alliés, les résultats escomptés tardent à se manifester. L’Arabie saoudite exporte désormais son or noir à des prix inférieurs à ceux escomptés, avec des volumes de production en baisse d’environ 10% par rapport à l’année précédente (passant d’environ 10 millions de barils par jour en 2017 à environ 9 millions en début 2022). Les observateurs s’interrogent sur la stratégie à adopter, car, jusqu’à présent, aucune intention de réduire les dépenses publiques n’a été dévoilée pour équilibrer le budget saoudien. En effet, les investissements massifs dans la modernisation de l’économie, la transition vers les énergies vertes et l’abandon progressif des énergies fossiles continuent sans relâche.
Les prévisions du FMI et de Bloomberg
Selon les estimations du Fonds Monétaire International (FMI) en octobre dernier, maintenir un équilibre budgétaire nécessiterait un prix moyen du pétrole brut dépassant les 86 dollars le baril. Avec le Brent s’approchant aujourd’hui des 80 dollars le baril, un déficit budgétaire semble inévitable cette année pour la première économie du Golfe, l’Arabie saoudite. Toujours est-il que les projections de l’agence américaine, Bloomberg, suscitent davantage d’inquiétude, indiquant qu’un prix proche de 110 dollars le baril serait nécessaire pour éviter un déficit, en tenant compte des autres dépenses du secteur public via le Fonds d’investissement de l’État (PIF).
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