Chaque année, la banque d’affaires sud-africaine, Rand Merchant Bank (RMB) élabore un rapport sur les opportunités d’investissements et la conjoncture économique en Afrique. Dans l’un de ses chapitres, elle s’est penchée sur la production du pétrole. Notre continent assure 8,1% de la production mondiale. Dans les prochaines années, la demande va augmenter. Ainsi, selon la RMB, les perspectives de croissance du secteur sont plutôt faibles : à peine 2%.
La Tunisie, dans ce contexte, devrait voir sa consommation moyenne augmenter de 3,7 points, ce qui représente 123 000 barils de pétrole par jour en 2023, contre 110 000 en 2020, 115 000 en 2021 et 119 000 en 2022. En ce qui concerne la production, notre pays, selon la RMB, devrait atteindre 44 000 barils par jour. On en comptera 43 000 en 2021, 42 000 en 2022 et 42 000 en 2023. Comme on peut le voir, notre production est bien inférieure à la consommation, ce qui risquerait d’accroître notre dépendance énergétique et, par conséquent le déficit énergétique. Celui-ci, en 2019, a atteint 7,75 milliards de dinars, soit 40% du déficit total. En janvier 2020, ce même déficit a atteint 435 millions de dinars, soit 45% du déficit global selon l’Institut National des Statistiques (INS).
Autrement dit, l’accent doit être mis sur les énergies renouvelables afin de stopper cette hémorragie. D’ici 2030, la Tunisie devrait pouvoir produire 30% de son énergie à partir de ces énergies vertes. Reste à savoir si les mécanismes et les financements nécessaires seront efficacement déployés en vue d’atteindre cet objectif ambitieux, mais qui demeure insuffisant compte tenu de la gravité de la situation énergétique et, surtout, climatique.