Pétrole : les prix s’effondrent à leur plus bas niveau depuis quatre ans

Barrels for storing oil

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Les marchés pétroliers ont connu une semaine tendue, avec des cours du brut plongeant sous les 65 dollars, un seuil jamais atteint depuis août 2021. Une tempête de facteurs économiques et géopolitiques secoue l’or noir, menaçant de prolonger la tendance baissière.

L’OPEP+ joue les trouble-fêtes

Vendredi, les prix du baril de Brent et du WTI ont clôturé en net recul, touchant leur plus bas niveau depuis avril 2021. Le Brent a dévissé à 64,72 dollars, une chute vertigineuse attribuable à un cocktail explosif : l’annonce de nouveaux droits de douane américains, une production accrue de l’OPEP+, et des représailles commerciales chinoises.

Le cartel des producteurs a jeté de l’huile sur le feu en dévoilant un plan de relance de production plus agressif que prévu. Initialement fixée à 135 mille barils par jour (bpj), la hausse atteindra finalement 411 mille barils par jour dès mai. Cette décision, prise dans un contexte de demande incertaine, alimente les craintes d’un surplus d’offre au deuxième trimestre.

Les États-Unis au bord de la récession ?

Les tensions sino-américaines ont encore assombri le tableau. Pékin a annoncé une taxe douanière de 34% sur les produits américains à partir du 10 avril, en réponse aux mesures protectionnistes de Washington. Une escalade qui pèse lourdement sur les échanges mondiaux et, par ricochet, sur les cours des matières premières.

Outre-Atlantique, les indicateurs économiques virent au rouge. S&P Global anticipe une croissance anémique de 0,3% pour le premier trimestre, tandis que la Fed d’Atlanta table sur une contraction du PIB de 1,4%. Certains analystes, comme High Frequency Economics, évoquent même une récession imminente.

Dans ce climat morose, l’inflation s’emballe, avec un indice des prix à la consommation (IPC) projeté à 4%, contre 2,8% précédemment. Les entreprises réagissent en serrant la ceinture : Stellantis a déjà annoncé près de 1 000 licenciements, et l’indice ISM de l’emploi dans les services a plongé à son plus bas niveau depuis un an.

Avec une demande mondiale atone, une offre en hausse et des tensions commerciales persistantes, les experts s’accordent sur un scénario pessimiste. À moins d’une détente rapide, les prix pourraient continuer leur descente.

 

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