On les attendait : la Tunisie a finalement vécu l’un de ses épisodes pluvieux : une bénédiction après les longs mois de sécheresse. Mais comme toujours, en Tunisie, cette bénédiction se transforme en cauchemar, voire en malédiction. Et une fois encore, ce sont les très faibles infrastructures qui sont en cause : dans plusieurs gouvernorats, les habitants ont vécu des scènes de désolation.
A Tunis, à titre d’exemple, le tunnel de Bab Souika a été complètement submergé par les eaux. Idem pour les stations de métros. D’autres gouvernorats n’ont pas été épargnés, à l’instar de Kasserine. D’ailleurs, les crues, trop puissantes, ont tué des citoyens, emportés avec leurs propres voitures (paix à leurs âmes).
Intervenant dans le JT de 20h d’Al Watanya 1 de la soirée du dimanche 24 octobre 2021, Moez Tiaa, porte parole de l’Office de La Protection Civile, est revenu sur la situation. « Les interventions ont commencé depuis la soirée du samedi 23 octobre 2021. Nous comptons actuellement 3 décès (paix à leurs âmes). Les victimes sont âgées de 20 à 27 ans. D’ailleurs, le corps d’un jeune homme de 24 ans a été retrouvé à Borj Chakir à Tunis », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, poursuit-il, les citoyens doivent faire preuve de vigilance. « Il faut éviter les points d’accumulation d’eau, les fleuves et les poteaux électriques. Au niveau du trafic routier, les routes sont ouvertes, mais il faut rester prudents », a-t-il ajouté, soulignant que les opérations de contrôle sont menées en collaboration avec la Garde Nationale.
Une fois encore, le même débat refait surface en cette période de l’année : à quand une véritable refonte du système d’évacuation ? A quand une intervention sérieuse de l’ONAS et du ministère de l’Équipement ? Au fil des années, malgré les victimes et les sinistrés, c’est toujours la politique des pompiers qui est appliquée en Tunisie, sans vision et sans volonté réelle de renouveler les infrastructures. Nous avons tant besoin de pluies, mais les pouvoirs publics ont le don de transformer cette bénédiction en malédiction.
F. K