C’est depuis le jeudi 28 mai 2020 que les lycéens ont repris les bancs de leurs établissements scolaires respectifs. C’est une reprise risquée compte tenu du contexte épidémiologique incertain – malgré la maîtrise apparente de la situation -, et des risques de contaminations par le COVID-19 (SARS-CoV-2). Même si la décision de la reprise des cours est discutable à bien des égards, il convient de rappeler que le ministère de l’Éducation, en étroite collaboration avec les autorités sanitaires et la société civile, n’a pas ménagé ses efforts pour assurer une reprise sécurisée pour les élèves et les enseignants. Il ne faudra pas, non plus, oublier les agents administratifs dont on parle très peu dans les médias car, pour eux, la rentrée a eu lieu bien avant le 28 mai 2020. Ce sont, en fait, les soldats de l’ombre.
Dans la banlieue Nord de Tunis, au lycée Carthage Dermech, on a décidé de sortir l’artillerie lourde pour que les élèves puissent reprendre les cours sans avoir à craindre les risques de contaminations. Gels désinfectant, masques de protection, distance de sécurité, désinfection régulière des locaux et des salles de classe, installation d’une tente spécifique pour l’isolation des cas suspects… Tant de mesures qui ont été prises par le lycée, où tout le personnel administratif, avec la directrice, s’est mobilisé pour la sécurité des élèves. La société civile, fidèle à son habitude, a répondu présente. De fait, le personnel du lycée Carthage Dermech a profité du soutien inconditionnel de la Jeune Chambre Internationale de Carthage, qui lui a prêté main forte pour l’accueil des élèves et pour d’autres tâches : traçage des lignes de distance de sécurité, accrochage des affiches de sensibilisation, rappel des consignes sanitaires….
Les initiatives prises au lycée Dermerch, et dans d’autres établissements, sont à saluer. Toutefois, il est regrettable de constater qu’il nous a fallu une crise sanitaire pour réaliser, enfin, l’importance des règles d’hygiène pourtant simples. Avant la crise du COVID-19, certains établissements scolaires ne comportaient même pas de savons dans les toilettes…
Le protocole sanitaire, mis en place pour le secteur de l’éducation nationale, est audacieux et comprend des règles strictes. Cependant, pourra-t-il être appliqué dans tous les établissements ? Ce ne sont pas tous les lycées de la République qui ont les moyens des lycées de la banlieue Nord.
À méditer.
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