Le projet de loi sur la protection des sécuritaires suscite la controverse en Tunisie, ce qui est compréhensible compte tenu des risques d’éventuelles bavures qu’il comporte. D’ailleurs, nous avons examiné ce point avec l’universitaire, Mouna Kraïem, Docteure en Droit, qui s’est exprimée sur Réalités Online ce jeudi 8 octobre 2020 (lire notre article ici). Aujourd’hui même, des activistes de la société civile – et sûrement pas qu’eux – ont manifesté pour protester contre le passage du texte et faire valoir la liberté d’expression. Des députés, à titre d’information, ont aussi exprimé leur désaccord avec le texte.
Cependant, ce que nous avons observé n’avait rien de la liberté d’expression chèrement défendue par, parfois, des prétendus militants. Des manifestants ont tout simplement humilié des policiers et à un moment, avec des gestes obscènes. L’un des manifestants, que l’on voit sur l’une des photos ci-dessous, a brandi un billet de banque. Un autre manifestant portait un t-shirt où l’on pouvait lire « esclaves ».
Exprimer son désaccord s’inscrit dans le cours normal des choses dans une démocratie. Or, lorsque cette expression vire aux grossièretés et aux insultes, cela relève de l’inacceptable. Comme dans tous les secteurs d’activités, les bons et les mauvais existent. Mettre tout le monde dans le même sac revient à y placer, aussi, ceux qui font leur travail en toute conscience. Les manifestants ont non seulement manqué de respect à la personne des policiers, mais également à l’uniforme qu’ils portent, lequel représente la République, et à la fonction sacrée qu’ils remplissent. On s’attendait à mieux, à beaucoup mieux, de la part de ceux qui prétendent être des « militants » – du moins une partie des manifestants -…
Fakhri Khlissa