Un sit-in, comme nous l’avions mentionné précédemment, a actuellement lieu au sein du Tribunal de Première Instance de Tunis, observé par le membre du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
La tension a atteint, l’après-midi de ce jeudi 19 septembre 2019, son paroxysme. Une altercation a eu lieu entre les avocats et les sécuritaires lorsque ces derniers ont tenté de faire sortir les avocats en sit-in devant le bureau du procureur de la République.
Les avocats assurent avoir été violemment agressés par les policiers. « Le sit-in a été démantelé de force par la police », a déclaré le bâtonnier des avocats, Ibrahim Bouderbala. Ridha Radaoui, membre du comité de défense des martyrs, n’a pas été épargné. Sur la photo ci-dessous, on constate qu’il a été blessé au niveau de la jambe.
Pour sa part, Basma Khalfaoui, avocate et épouse du martyr Chokri Belaïd, a dénoncé les agissements du procureur de la République qui, selon elle, a délibérément retardé le traitement de l’affaire des assassinats politiques.
La situation semble se compliquer. Objectivement parlant, sans parti pris, la Justice a bel et bien mis trop de temps dans le traitement des dossiers des deux martyrs, et c’est sans parler de celui de l’appareil sécuritaire secret assimilé à Ennahdha. Nous faisons face, aujourd’hui, à une justice à deux vitesses, qui semblerait se soumettre à des pressions politiques. En témoigne, d’ailleurs, l’affaire de Nabil Karoui et son emprisonnement à quelques jours de l’élection présidentielle.