De gauche à droite: : Kunio Mikuriya, secrétaire général de l’OMD, Ridha Chalghoum, ministre des Finances, et El Adel Ben Hassen, directeur général des Douanes.
L’organisation mondiale des Douanes (OMD) a organisé l’édition 2017 de sa grande messe annuelle, PICARD, pour la première fois en Tunisie, mardi 26 septembre 2017. Un grand événement auxquels participent les douaniers et les universitaires des 177 pays membres. Pendant trois jours, du 26 au 28 septembre, ces derniers seront amenés à débattre et à discuter des points susceptibles d’apporter des améliorations au système douanier. Cette année, la rencontre est axée sur l’information et sa sécurisation. La journée d’ouverture a été marquée par la présence de Ridha Chalghoum, ministre des Finances, d’El Adel Ben Hassen, directeur général des douanes, et de Kunio Mikuriya, secrétaire général de l’OMD.
El Adel Ben Hassen : « un plan stratégique pour rendre la douane plus efficace »
El Adel Ben Hassen, directeur général des Douanes.
Le directeur général des douanes, El Adel Ben Hassen, revient sur le rôle primordial incarné par la douane tunisienne dans deux grandes guerres : la sécurisation des frontières et la lutte contre les fausses factures. « La douane, en plus de son rôle économique, a un rôle sécuritaire. Depuis 2015, l’OMD a reconnu ce rôle », déclare-t-il. Un plan stratégique, s’étendant de 2016 à 2020, a été mis en place au sein de la direction générale des douanes, selon son directeur général. L’objectif est, notamment, d’améliorer l’efficacité de l’institution. « Nous avons d’ores et déjà entamé l’amélioration de nos équipements. D’autres équipements arriveront. Nous allons également améliorer les moyens maritimes de la douane, avec, à titre d’exemple, l’acquisition de nouveaux équipements de repérage », explique El Adel Ben Hassen, qui insiste que la douane avance « silencieusement », mais « sûrement ». La douane tunisienne investit également, poursuit-il, dans ses ressources humaines. Dans ce cadre, il souligne que le plan stratégique 2016-2020 vise également à faire de l’école nationale de la douane une académie internationale de la douane.
D’autre part, le directeur général des douanes a abordé la question de la coopération entre la douane et la direction des impôts. C’est un élément fondamental qui, rappelons-le, contribue à rendre la lutte contre les dépassements plus efficace à travers l’échange d’informations. D’ailleurs, dans ce cadre, il annonce qu’un grand projet sera lancé au niveau du système d’informations du ministère des Finances. Il permettra, selon lui, d’échanger de nombreuses informations avec une grande rapidité.
Kunio Mikuriya : « la douane tunisienne progresse rapidement »
Kunio Mikuriya, secrétaire général de l’OMD
De son côté, Kunio Mikuriya, secrétaire général de l’OMD, insiste lui aussi sur le rôle fondamental de la douane. « Elle [la douane] protège le commerce, maintient un environnement favorable aux affaires et permet de sécuriser les frontières », déclare-t-il. Il est nécessaire, selon le secrétaire général, de bien réfléchir à la douane de demain. La 12ème édition du PICARD permettra justement, rappelle-t-il, de discuter du sujet. La mission de l’OMD, rappelle encore Kunio Mikuriya, est de mettre en place des normes pour les procédures douanières. Elle fournit aux pays membres une assistance technique et renforce leurs capacités pour respecter ces mêmes normes. « Nous faisons également la promotion de la coopération internationale dans l’objectif de faciliter l’échange d’informations », ajoute-t-il.
Répondant à une question de Réalités Online sur la position de la Tunisie par rapport aux normes douanières internationales, Kunio Mikuriya souligne que la douane tunisienne progresse rapidement. « D’énormes efforts sont faits. On constate également une bonne coopération avec le secteur privé », dit-il, soulignant le professionnalisme des douaniers tunisiens. « Je suis persuadé que la Tunisie se hissera au niveau des normes internationales », renchérit-il.
Mais pourquoi avoir choisi la Tunisie pour la tenue de la 12ème édition du PICARD ? Ce choix a été fait, selon le secrétaire général de l’OMD, puisque la Tunisie constitue un « pays démocratique apprécié ». « La réforme douanière avance vite dans le pays. De plus, le pays nous permettra de venir en aide aux pays limitrophes », précise-t-il encore.
Kunio Mikuriya poursuit en affirmant que l’OMD attend beaucoup de la Tunisie : du professionnalisme et un partenariat renforcé avec le secteur privé et les pays limitrophes. « Les progrès de la Tunisie en matière de douane seront exposés lors de cette édition du PICARD. Nous continuerons à fournir l’assistance nécessaire à la Tunisie pour qu’elle puisse faire appliquer les accords internationaux. Nous sommes prêts à lui en fournir davantage afin qu’elle puisse devenir une vitrine », déclare-t-il encore.
Ridha Chalghoum : « la douane sur les premières lignes de défense du pays »
Brève mais précise était l’intervention de Ridha Chalghoum à l’occasion de l’ouverture de la 12ème édition du PICARD. Le ministre des finances a lui aussi mis en valeur le rôle fondamental de la douane en Tunisie. « Elle [la douane] est sur les premières lignes de défense du pays et de ses frontières. Elle protège aussi l’économie de la contrebande. La douane doit soutenir l’économie et le développement », déclare-t-il.
L’organisation de l’édition 2017 du PICARD traduit, poursuit le ministre, la confiance accordée à la Tunisie par les organisations internationales. « Cette réunion a un rôle de soutien à la douane tunisienne. La conférence permettra de renforcer la douane sur les plans logistique et de la formation », explique-t-il encore.
