A une semaine du début des plénières consacrées au débat sur le projet de loi de Finances 2018, le texte est sur toutes les langues. Intervenant dans Expresso de ce lundi 23 octobre 2017, Mongi Rahoui, député du Front Populaire (FP) et président de la commission parlementaire des Finances, ne mâche pas ses mots pour aborder le texte au micro de Wassim Belarbi. « C’est le projet de toutes les augmentations ! », dénonce-t-il.
Mongi Rahoui explique que le texte, dans sa version adoptée par le gouvernement d’union nationale, apporte une pression sur plusieurs secteurs, mais également une hausse des prix des produits de base, du pétrole, de l’électricité, du gaz et du transport. La conséquence directe de ces hausses, poursuit-il, est l’inflation, ce qui provoquera, selon le frontiste, des tensions sociales, voire une « explosion sociale ». Dans ce contexte, le président de la commission parlementaire considère que la classe moyenne ne peut plus supporter ces augmentations. « On ne peut plus se permettre de lui dire qu’elle n’a plus besoin de subventions. Il faut se tourner vers ceux qui n’en ont réellement pas besoin ! », déclare-t-il encore.
Revenant sur les mesures incitatives destinées aux exportateurs – suppression de l’impôt sur les dividendes -, Mongi Rahoui affirme qu’elles peuvent provoquer la colère sociale. « Les exportateurs sont des citoyens qui ont accès aux marchés internationaux et qui réalisent des recettes en devise. Ce sont des exportateurs lobbyistes qui font pression à travers des coups de fils. Exporter n’est pas une faveur accordée à la Tunisie ! C’est plutôt le pays qui a accordé des faveurs aux exportateurs à travers plusieurs mécanismes – loi sur l’investissement et sur les PPP -« , explique-t-il encore.
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