PLF 2019 : « le projet manque d’imagination », selon Hakim Ben Hamouda

Le projet de loi de Finances 2019 est en cours d’examen sous la coupole de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). D’après l’ancien ministre des Finances, Hakim Ben Hamouda, l’objectif principal du texte est de réaliser l’équilibre financier et de réduire le déficit budgétaire. Intervenant dans Expresso ce lundi 10 décembre 2018, il considère que cet objectif constitue à la fois un point faible et un point fort. Le texte, de ce fait, s’inscrit dans la continuité des précédentes lois de Finances.
Cependant, l’ancien ministre a affirmé que le projet de loi de finances 2019 « manque d’imagination ». De fait, il juge la politique financière conservatrice. « Notre pays regorge de compétences. Pourtant, nous sommes restés dans une politique et dans une vision classiques. Notre croissance est basée sur celle du secteur agricole. De ce fait, il est important de faire preuve d’audace dans l’objectif d’impulser l’économie et la croissance », a-t-il expliqué.
L’économiste poursuit en affirmant que la politique actuelle empêche la créativité. « Nous souffrons plutôt d’un déficit d’imagination. On s’attend à des résultats différents alors que l’on prend les mêmes décisions, à l’exemple de la limitation de la circulation de la monnaie qui entrera en vigueur par le biais de la limitation du plafond des transactions en cash (5000 TND) », a-t-il dit.
D’un autre côté, Hakim Ben Hamouda considère que les pouvoirs publics doivent se hisser à la hauteur du secteur des nouvelles technologies en Tunisie. « Nous avons notre Silicone Valley. Il faut commencer par instaurer une amnistie des changes et offrir la possibilité d’ouvrir des comptes en devises afin de rassurer les investisseurs nationaux et étrangers », a-t-il précisé.
Ces mesures, poursuit-il, vont permettre de lutter contre la contrebande de devises et d’assurer des rentrées d’argent. « Il faut sortir du conservatisme. Depuis 2014, des décisions ont été prises pour limiter les paiement en cash. Or, l’impact est limité. La circulation de la masse monétaire dépasse les 15 milliards de dinars, dont 4 ou 5 milliards seulement passent par les banques. Il s’agit d’un problème qui met la pression sur la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Celle-ci se voit obligée de refinancer les banques », a-t-il expliqué.
Dans ce même contexte, l’économiste a suggéré le changement des billets. « C’est une mesure audacieuse. L’Union Tunisienne d’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) l’a proposée. C’est une grande opération nécessitant une grande organisation. Elle peut réduire la contrebande et la pression sur la BCT et les banques. Ces dernières manquent de liquidité. Or, ces liquidités existent mais elles circulent en dehors des circuits officiels », a-t-il encore déclaré.

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