Plus de 10 milliards de dinars d’exportations automobiles : L’ambition tunisienne pour 2027

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Le gouvernement tunisien a annoncé des objectifs ambitieux pour le secteur automobile, visant à augmenter la valeur des exportations à 13,5 milliards de dinars (environ 4,5 milliards d’euros) d’ici 2027, créer 150 000 nouveaux emplois et attirer 300 millions d’euros d’investissements dans la production de véhicules électriques et intelligents. Ces objectifs s’inscrivent dans le cadre du projet Automotive Smart City, dont la deuxième réunion de travail s’est tenue récemment sous la présidence de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatima Thabet Chiboub.

Ce projet s’aligne sur la Stratégie nationale pour l’industrie et l’innovation, qui vise à renforcer la compétitivité du secteur de fabrication de composants et d’équipements automobiles. La Tunisie, déjà classée deuxième en Afrique en termes d’exportations automobiles, mise sur ses ressources humaines et ses compétences spécialisées pour se positionner comme un acteur clé dans ce domaine, tout en répondant aux défis du développement durable.

L’Automotive Smart City s’inscrit également dans un contexte de transition vers la mobilité électrique. Depuis janvier 2020, la Tunisie a autorisé la commercialisation de véhicules 100 % électriques, bien que le marché domestique reste encore limité. Les objectifs fixés sont de parvenir à 50 000 voitures électriques, 5 000 bornes de recharge et 50 mégawatts de puissance installée d’ici 2030, contre seulement 500 voitures, 500 stations et 5 mégawatts prévus pour cette année.

Pour encourager cette transition, des mesures incitatives ont été mises en place depuis janvier 2022, notamment une réduction de 50 % des droits de douane sur les voitures hybrides et une exonération totale pour les véhicules électriques. Ces mesures sont essentielles dans un pays où le secteur des transports représente près d’un tiers de la consommation finale d’énergie, plus de 50 % de la consommation de produits pétroliers et plus de 25 % des émissions de gaz à effet de serre.

Cependant, des défis persistent. Le manque d’infrastructures de recharge, les compétences limitées en matière d’après-vente et les prix élevés des véhicules électriques freinent encore leur adoption. Pour y remédier, des initiatives sont en cours, comme l’installation de bornes de recharge publiques par des entreprises telles que Total Energies, ou la collaboration entre la Société nationale de distribution de pétrole (Agil) et la Steg pour déployer un réseau de stations dans les grandes villes.

L’Automotive Smart City représente ainsi une étape importante pour moderniser le secteur automobile tunisien, en combinant innovation, création d’emplois et transition écologique. Lors de la réunion, des représentants de plusieurs ministères, de l’Association tunisienne des fabricants de composants automobiles, de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) et du secteur privé ont discuté des stratégies pour concrétiser ce projet.

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