Un rapport publié par l’Union européenne, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) sur les crises alimentaires 2018 et relayé par plusieurs médias dont Le Figaro, indique que plus de 120 millions de personnes ont été confrontées à des épisodes de malnutrition aiguë dans le monde en 2017, contre 80 millions en 2015.
124 millions de personnes vivant dans 51 pays ont subi les effets de la famine en 2017. En cause, l’accentuation des conflits et la sécheresse persistante qui engendrent des niveaux de malnutritions aiguës. Il s’agit d’une augmentation de 11% comparée à l’année précédente, selon une estimation de l’ONU et de l’Union européenne.
En 2016, le même rapport avait estimé à 108 millions le nombre de personnes dans le monde confrontées à une insécurité alimentaire grave, et en 2015, à 80 millions. «Nous avons une obligation morale de faire mieux, et nous avons les outils et le savoir pour y parvenir. Nous devons briser les murs qui séparent depuis trop longtemps les acteurs de l’aide humanitaire et ceux du développement», indique Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu, cité dans le rapport.
L’augmentation du nombre de personnes vivant en situation d’insécurité alimentaire peut largement être attribuée à l’émergence ou l’intensification des conflits ou de l’insécurité dans des pays tels que le «Yémen, le nord du Nigeria, la RD Congo, le Soudan du sud et la Birmanie». Quinze des dix-huit pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire aiguë se trouvent en Afrique et au Moyen-Orient. Par ailleurs, en Afrique orientale et australe, la «sécheresse persistante a également joué un rôle majeur», souligne le rapport, «entraînant des réductions consécutives des récoltes dans des pays déjà confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire».
Cette année, les conflits resteront «probablement les principales causes de crise alimentaire», touchant l’Afghanistan, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le nord-est du Nigeria, la région du lac Tchad, le Soudan du sud, la Syrie et le Yémen, ainsi que la Libye, et le Sahel central (Mali et Niger). Selon le document, le Yémen continuera d’être «le pays confronté à la plus grande crise alimentaire au niveau mondial». La situation devrait même «se détériorer» en raison «de l’accès restreint aux denrées alimentaires, de l’effondrement économique et des épidémies», souligne le rapport.
En Afrique, l’impact de la sécheresse sur les cultures vivrières et le bétail augmentera aussi l’insécurité alimentaire dans les zones pastorales de la Somalie, le sud-est de l’Éthiopie, l’est du Kenya, ainsi que les pays d’Afrique de l’ouest et du Sahel, tels le Sénégal, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie, et le Burkina Faso. Seul répit, en Afrique australe, une amélioration est prévue grâce à l’augmentation de la production céréalière en 2017 et à la baisse des prix des denrées alimentaires. La triste situation révélée par ce rapport mondial montre le besoin urgent d’actions simultanées pour sauver des vies, améliorer les moyens d’existence et s’attaquer aux causes profondes des crises alimentaires.
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