Pour faire face à la propagation du coronavirus (COVID-19), une batterie de mesures d’anticipation ont été prises en Tunisie et, pour l’heure, elles ont pu porter leur fruits. Le port obligatoire des masques de protection est l’une de ces mesures. D’ailleurs, il est prévu d’en produire 30 millions pour équiper tous les citoyens durant un éventuel dé-confinement progressif.
Or, avec ce nouveau produit de « luxe », les craintes d’un monopole et de malversations se font sentir.
D’ailleurs, une récente affaire évoque le cas d’un député, propriétaire d’une usine qui a déjà commencé la production de 2 millions d’unités. On parle même du trafic du cahier de charges qui aurait été conçu selon des critères bien précis, profitables à certains industriels. Le ministre de l’Industrie et des PME, Salah Ben Youssef, a justement été interpellé sur cette question lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 17 avril 2020 à Tunis.
Il a assuré que c’était lui qui avait contacté l’usine en question afin de fabriquer 2 millions de masques de protection. « J’ignorais que le propriétaire de l’usine était détenue par le député. Je ne l’ai appris qu’il y a deux jours, lorsque je m’étais rendu à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) pour une audition. Le député m’a contacté pour me demander de ne lui attribuer la tâche de fabriquer les masques protection. Ce sont des choses qui arrivent. Par ailleurs, la présidence du gouvernement a envoyé, ce vendredi, une équipe d’inspecteurs afin de contrôle la conformité des masques produits aux normes sanitaires », a-t-il expliqué, ajoutant que même l’INLUCC (Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption) a contacté son département sur cette affaire.