Il avait choisi l’Etat et par voie de conséquence, la Tunisie, pourquoi Youssef Chahed dérange-t-il au sein même de sa majorité.
Que ne fait-on pas pour déstabiliser le chef du gouvernement? Tous les moyens sont, semble-t-il bon et tous s’y mettent. La démarche adoptée par Youssef Chahed ne plait pas à sa majorité et ni « son » parti ni son allié Ennahdha ne lui apportent le soutien dont il a besoin – malgré leurs déclarations publiques – pour mener à bien son action, particulièrement dans sa lutte contre la corruption.
En effet, les deux grands partis de la majorité semblent voir d’un mauvais œil et cette campagne qui pourrait toucher et bousculer certains des leurs mais, et surtout, le regain de popularité du chef du gouvernement au sein de l’opinion publique.
Par conséquent, ils se seraient alliés pour barrer la route par tous les moyens au chef du gouvernement et ils ne s’en cachent même pas.
Alors que l’opposition de gauche crie haut et fort son soutien à Chahed allant jusqu’à annoncer pouvoir en faire son candidat pour les prochaines présidentielles, les deux grands partis de la majorité se sont explicitement attaqués à lui.
Rached Ghannouchi l’a fait sans vergogne dans un entretien télévisé qui restera dans les annales, du côté de Nidaa ou ce qui en reste on utilise d’autres subterfuges. Et ce ne sont pas les bâtons à mettre dans les roues du locataire de la Kasbah qui manquent ni les « porte paroles » qui manquent.
On l’avait écrit, il n’y a pas longtemps, et ça n’était nullement pour porter atteinte à la personne concernée, mais Khaled Chaouket était la personne indiquée pour assumer ce rôle ce qui fait qu’il est dans toutes les sauces et a toujours quelque chose à dire sur tout et sur tous.
On ne s’y était pas trompé. Dernière sortie en date, celle où il demande le limogeage d’urgence du chargé de la communication du chef du gouvernement. Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est d’abord, le manque de tact de Khaled Chaouket.
En voulant s’attaquer à Mofdi Mseddi, il prend à partie tout un secteur.
En fait, le sieur Chaouket s’en est pris indirectement, emporté peut être par sa colère contre Mseddi, à tout un corps de métier l’accusant d’être à la solde, sinon à la merci du chargé de com de la présidence du gouvernement. Il s’est attaqué à un corps de métier auquel il n’arrête pas d’avoir recours et de solliciter à tout bout de champs pour relayer ses déclarations et autres délires.
Il semble que Khaled Chaouket a oublié que le temps de l’asservissement, de l’instrumentalisation et de la manipulation des journalistes est bien révolu. La médiatisation de ses propos et sa présence sur les plateaux radio et télé qui, la plupart du temps, et comme c’est le cas pour tous les politiques des temps modernes, relèvent de la surenchère et du populisme, n’en est que l’illustration.
Et il n’est pas permis à Khaled Chaouket ni à qui que ce soit et quel que soit son rang, d’empêcher les médias, qu’ils soient écrits, audiovisuel ou électroniques, de traiter des conflits qui rongent le parti vainqueur des élections, de ses dérives et des problèmes qui le secouent. Cela relève de l’information et ne peut nullement être interprété ou inscrit dans le sens d’une campagne ordonnée par une quelconque partie contre une autre partie.
La vérité, c’est que l’ancien porte parole du gouvernement se fait l’écho d’une volonté manifeste de porter préjudice, voire de déstabiliser le chef du gouvernement.
Il est une évidence que quand on veut atteindre une personnalité politique ou l’abattre, on commence par s’en prendre ou s’attaquer à ceux qui l’entourent et particulièrement ceux qui ont la charge de sa communication, ceux qui s’occupent de son image. C’est le jeu malsain de la politique.
Le fait que des membres de l’exécutif du premier parti au pouvoir se réunissent pour décider d’appeler au limogeage d’un chargé de com, n’est que l’illustration de ce jeu qui ne peut être que nuisible pour l’Etat et ne servir que les intérêts étriqués de quelques uns à la recherche d’un poste ou d’un portefeuille quelconque. On n’arrête pas d’appeler du côté du lac à un remaniement ministériel qui prendrait en compte l’importance du parti vainqueur et de ses 85 députés ou de ce qui en reste.
il est vrai que cela démontre que ceux qui se plaisent dans ce jeu se sont trompés de combat.
Il est temps d’arrêter ces délires et de s’occuper de choses plus sérieuses mais et surtout, faire en sorte de ne pas confondre entre liberté de presse et propagande assassine.
Khaled Chaouket devrait commencer par nettoyer devant son parti et laisser les médias faire leur travail.
Sa fronde est perdue d’avance.
F.B