Le constat émis par le ministre des Finances, Ridha Chalgoum, devant les députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) est très alarmant : chaque jour, l’État tunisien dépense 119 millions de dinars. Le ministre a été interpellé, mercredi dernier, sur les prêts qui ont récemment été contractés par la Tunisie. Il a affirmé que 47 millions de dinars, quotidiennement, sont orientés vers le versement des salaires, en plus des 13 millions de dinars vers les subventions, des 9 millions de dinars vers les transferts sociaux et des 17 millions de dinars vers l’investissement public. « On emprunte parce que le budget de l’État l’impose et nous empruntons dans les meilleures conditions », a-t-il affirmé.
On constate que les dépenses quotidiennes dédiées aux investissements publics sont faibles par rapport aux dépenses de fonctionnement. En d’autres termes, l’État emprunte pour payer les salaires et assurer son « quotidien » sans une politique budgétaire axée vers le moyen et le long termes. Nous nous retrouvons, une fois encore, dans le même cercle vicieux : emprunter pour payer les dépenses de fonctionnement, pour payer les dettes, et emprunter à nouveau.
Pourtant, malgré ces difficultés, la situation devrait s’améliorer, du moins selon ce qu’a affirmé le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Al Abassi, lors d’une conférence de presse tenue autour du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur la 5ème revue des réformes économiques. « Nous devons nous remettre au travail », avait-il déclaré entres-autres, et il avait raison. La Tunisie a besoin de réels leviers pour produire de la valeur ajoutée, pour soutenir ses exportations et pour améliorer ses rentrées en devises. Le tourisme à lui seul restera incapable d’incarner ce rôle. Nous avons besoin de l’industrie et, surtout, de l’agriculture. Cette dernière est un secteur clé en Tunisie sur lequel il faut miser.
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