Pour rompre avec le syndrome du premier tour : Il faut vraiment se lever de bonne heure

Equipe de Tunisie: entre mirage du 2e tour et surenchères

Jalel Kadri et sa bande réussiront-ils là où leurs six prédécesseurs au Mondial de football avaient échoué ?
Aussi bien la généreuse sélection 1978 (en Argentine) que celles nettement plus « étriquées » ou limitées de 1998 (en France), 2002 (au Japon et Corée du Sud), 2006 (en Allemagne) ou enfin de 2018 (en Russie) ont toutes échoué à passer le premier tour, c’est-à-dire la phase des poules. Pour la énième fois, l’objectif va donc consister tout simplement à rejoindre le deuxième tour. Et ce ne sera pas une première africaine, loin de là. En effet, des pays comme le Maroc, le Cameroun, le Ghana, le Nigeria ou encore le Sénégal y étaient déjà parvenus.
Le challenge sportif cèdera-t-il le pas face à celui financier, la Tunisie étant assurée d’empocher au moins 9 millions de dollars (près de 30 millions de dinars, excusez du peu !) rien que pour sa qualification parmi les 32 nations de la phase finale qui vont se retrouver du 21 novembre au 18 décembre prochain en terre qatarie.
A plus de huit mois des trois coups, la surenchère s’est emparée des fans des Aigles de Carthage. « La France ? On peut la battre comme le démontre les nuls (1-1) en amical réussi dans les fameux tests du 30 mai 2010 ou du 21 août 2002 à Radès », entend-on dire.
Les Bleus ont pourtant dominé les Aigles de Carthage en 1978 à Lille (2-0), juste avant le Mondial argentin, et remis cela le 14 octobre 2008 à Saint-Denis (3-1). On fait semblant d’oublier que la France est championne du monde en titre, et que notre Onze national ne doit sa présence à Doha qu’à un but contre son camp d’un malheureux défenseur malien. Elle n’a pas en effet réussi le moindre but face à une équipe très moyenne. Forcément, cette équipe certes ultra-réaliste, mais au final peu spectaculaire et à laquelle seul un bleu de chauffe sied n’aura pas la tâche facile devant le Danemark, la France et probablement le Pérou.

La confirmation de Jalel Kadri doit mettre un terme au feuilleton des remue-ménages techniques incessants

*Kadri  maintenu ?
D’ores et déjà, une question lancinante taraude l’esprit du public sportif: Jalel Kadri sera-t-il maintenu aux fonctions de sélectionneur national ? Contre toute attente, la formule quelque peu surprenante qui le voit flanqué d’Ali Boumnijel et Selim Ben Achour, deux champions d’Afrique 2004 a fait ses preuves. En effet, malgré les absences, la sélection n’a jamais tremblé devant le Mali. Certes, elle n’a pas réussi à séduire, produisant un foot fruste, primaire et pauvre. Mais l’essentiel a été réalisé: la qualification. Des rumeurs laissent croire que Kadri ne survivra pas à la phase de préparation, et que la fédération a l’intention de lui trouver un successeur de renom. Seulement, trêve de remous techniques ! Un énième changement technique risque de porter un coup fatal à l’équipe nationale.
En attendant de mettre en place un programme de préparation étoffé, la compétition nationale doit représenter le meilleur remède. Or, que constate-t-on actuellement ? Un championnat réduit à sa plus simple expression, et qui se traîne, avançant à pas de tortue. Et ce ne sont pas la dizaine de rencontres de championnat livrées jusque-là depuis le début de la compétition qui vont aider les internationaux « locaux » à rejoindre un niveau fiable de compétitivité. Certes, et on l’a compris depuis belle lurette, la sélection nationale s’appuie en priorité sur les expatriés. Les joueurs locaux ne servent plus qu’à compléter le décor. Il n’en reste pas moins que ce n’est ni avec un championnat aussi faible où l’on joue en moyenne un match tous les 20 ou 25 jours, ni avec pareils stades moyenâgeux, ni encore moins avec un arbitrage aussi folklorique et avec une telle gestion de république bananière des affaires de notre football que l’on rejoindra le Graâl. Et que l’édition qatarie signera une rupture salutaire des Aigles de Carthage avec leur complexe du premier tour. Pour guérir de ce syndrome, il faut évidemment beaucoup plus que ce que nous concèdent des internationaux prompts à insulter les journalistes et à se prendre subitement pour des divas en pleine euphorie post-qualification. Que ne nous feraient-ils voir s’ils rejoignaient un historique passage au 2e tour du Mondial ?
En un mot, il faut se lever de bonne heure pour réussir cette gageure…

T.G.

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