Ramadan, ce mois sacré, devrait être le mois de la purification du corps et de l’esprit. Il convient de rester vigilant pour ne pas céder à tous les excès.
Le jeûne est très bon pour l’organisme, mais si l’on ne fait pas attention, on risque de tout gâcher après l’iftar. On commencera par noter quelques aberrations dans nos traditions culinaires, que nous devrions corriger. Nous cumulons quatre excès monstrueux dans nos habitudes alimentaires ramadanesques, nous devrions les abandonner : les fritures, les sucres rapides, les fruits secs et les œufs.
Il est clair que la consommation de ces produits pourra avoir pour résultats le déclenchement de plusieurs maladies, les surcharges pondérales et les taux élevés de glycémie et du cholestérol, outre l’hypertension artérielle. Au final, on a tous les ingrédients nécessaires pour provoquer des risques cardiovasculaires !
Ce déséquilibre alimentaire, assorti d’une mauvaise répartition d’apports sur les 24 heures de la journée et d’une nutrition souvent insuffisante en certains éléments (fibres, vitamines, minéraux et oligoéléments) favorisent, par leur répétition, l’apparition ou l’aggravation des maladies les plus préoccupantes de nos jours : maladies cardio-vasculaires, obésité, diabète et sans doute certains types de cancers.
Une répartition adéquate de l’apport énergétique
Pendant le mois saint nous devrions garder un régime équilibré en quantité et en qualité. La répartition idéale de l’apport énergétique, apporté par les aliments, doit se présenter ainsi : 55 % de glucides, 30 % de lipides et 15 % de protides. Nous devrions privilégier les sucres lents et augmenter notre consommation de fibres et de fruits frais.
D’autre part les aliments regorgent de nombreux nutriments. Pour constituer des menus équilibrés, il faut donc connaître ses besoins en énergie. Il est aussi nécessaire de consommer d’autres nutriments non-énergétiques (vitamines, sels minéraux, fibres et eau) en quantité suffisante. C’est en variant les aliments qu’on a plus de chance d’obtenir un équilibre nutritionnel.
Pendant le mois de Ramadan, il est important de réussir le 1er apport alimentaire juste à la rupture du jeûne. L’idéal serait un repas pris dans le calme, en dehors de tout stress, en commençant par un bol de soupe, suivi uniquement d’une salade. Le dîner sera pris normalement par la suite.
Dans la soirée, seul un sorgho, drôo, est conseillé s’il n’est pas trop sucré. Toutes les autres friandises, entremets et pâtisseries, sont à éviter au maximum.
Méfions-nous également des caloris «vides» apportés par les jus de fruits en conserve et les boissons gazeuses. Ces dernières, véritables «mal du siècle», sont en train de jouer de mauvais tours au niveau du poids et des maladies liées aux risques
cardio-vasculaires. N’oubliez pas que dans un litre de soda il y a l’équivalent de vingt-sept morceaux de sucre.
Pour le shour, il vaut mieux tout d’abord respecter une heure fixe pour assurer une bonne couverture énergétique durant la journée et privilégier les sucres lents. Un bon mesfouf aux raisins secs ou aux dattes serait un bon choix.
N’oublions pas que la grande variété des produits alimentaires dont nous disposons permet à chacun de choisir son alimentation selon ses goûts, son budget et ses besoins (besoins occasionnels, choix nutritionnels conseillés ou situation pathologique.)
Bon Ramadan à tous !
Dr Samira Rekik