La réunion des signataires du Pacte de Carthage ayant eu lieu vendredi au Palais de Carthage en présence du chef de l’Etat, n’a pas été décisive, comme prévu. En effet, les signataires ont échoué à se mettre d’accord sur le 64ème point du pacte de Carthage relatif à l’éventuel maintien ou départ du gouvernement d’union nationale conduit par Youssef Chahed. Ce 64ème point a été donc le point de discorde particulièrement entre la centrale syndicale qui appelle haut et fort à l’éjection de Youssef Chahed et de l’ensemble de son équipe et le mouvement Ennahdha qui considère que Chahed doit être maintenu à la Kasbah pour contribuer largement à l’exécution des différents articles du pacte de Carthage.
D’ailleurs, une rencontre a eu lieu ce samedi entre le patron de la centrale syndicale Nourreddine Taboubi et le chef du mouvement islamiste Rached Ghannouchi pour tenter de chercher les moyens en mesure de faire rapprocher les points de vue entre les deux acteurs principaux du Pacte de Carthage.
D’après des sources concordantes, la position du mouvement Ennahddha et son attachement au maintien de Youssef Chahed au poste de chef du gouvernement, ne relève pas du hasard, mais il s’agit plutôt d’une décision très bien étudiée. Selon nos confrères de Hakaek Online, en maintenant Youssef Chahed à la tête du gouvernement, Ennahdha cherche à éliminer l’un des candidats ayant le plus de chance pour remporter les prochaines présidentielles de 2019. En effet, les sondages ont révélé à plusieurs reprises que l’actuel chef du gouvernement, ne cesse de gagner la sympathie des tunisiens. Ce capital confiance n’est que le résultat de la soit disant guerre contre la corruption et les barons de la contrebande, initiée il y a pas moins de 12 mois par Chahed.
En effet, Youssef Chahed, une fois maintenu à la Kasbah, sera privé, moralement parlant, de se porter candidat aux prochaines élections présidentielles. Une condition qui avait été déjà imposée à l’ex-chef du gouvernement post troïka Mehdi Jomaa.
Notons que dans une déclaration accordée à Mosaïque Fm ce samedi 26 mai 2018, le porte parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri a assuré que la position affichée par son parti dans le cadre de la réunion des signataires du Pacte de Carthage 2 est loin d’être une position tactique.
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