Pourquoi le dinar est en berne par rapport à l’euro ?

Le dinar Tunisien traverse une mauvaise passe. Depuis la mi-avril, notre monnaie a reculé face à l’euro. Le lundi 16 mai 2016, 1 euro équivalait à 2,32 dinars Tunisiens. Comment expliquer cette
dégringolade ? Contacté par Réalités Online, l’économiste Wajdi Ben Rejeb évoque les raisons expliquant la baisse du dinar Tunisien face aux autres monnaies internationales.

Qu’est-ce qui influence le cours du dinar ?

Pour Wajdi Ben Rejeb, la valeur d’une monnaie dépend de deux facteurs. Premièrement, il y a la politique monétaire de la Tunisie, pratiquée par la Banque Centrale. L’institution peut, d’une part, dévaluer volontairement le dinar par rapport à l’euro ou au dollar. Le but, ici, est de favoriser les exportations en vue de rééquilibrer la balance commerciale. D’autre part, la Banque Centrale peut procéder à une injection de devises afin d’améliorer la valeur du dinar.

Second facteur, et c’est le plus important selon l’économiste : la compétitivité de l’économie Tunisienne. « Notre économie est-elle exportatrice ? ».  Elle peut l’être à deux niveaux, d’après Wajdi Ben Rejeb. Tout d’abord, on parle de l’exportation pure et dure, à savoir celle des biens et des services à l’étranger (produits manufacturés, produits agricoles, tourismes, etc.). Ensuite, il évoque la capacité de l’économie à attirer les investissements directs à l’étranger (IDE). Plus la Tunisie présente des avantages comparatifs, plus son environnement économique sera propice aux IDE.

Une conjoncture difficile

Selon Wajdi Ben Rejeb, la Tunisie souffre actuellement d’un important déficit commercial qui ne cesse de s’accroître : les importations dépassent les exportations. Autrement dit, la demande en devises étrangères est plus importante que celle du dinar. Autres éléments affectant le conjoncture actuelle : le terrorisme et l’instabilité sociale. Deux facteurs qui font fuir les IDE.

La dure situation du dinar est donc tout à fait prévisible compte tenu des indicateurs économiques de la Tunisie. « Le cours de la monnaie reflète la santé et la compétitivité de l’économie », a conclu Wajdi Ben Rejeb.

L’heure est grave donc. L’économie Tunisienne est en mauvaise posture. Ce n’est pas une nouveauté. La sonnette d’alarme doit être tirée. Pour faire face à cette situation, il est important de privilégier des solutions durables, notamment l’investissement et la stimulation de consommation. Ce sont-là les moteurs de la croissance économique. Le développement durable constitue également une excellente alternative. Une voie qui est malheureusement très peu explorée dans notre pays.

A bon entendeur.

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