A propos de la Syrie, la dialectique du sens et de la puissance distingue la Russie des Etats-Unis. Après la destruction de l’avion russe, Vladimir Poutine récuse la version israélienne. Ce démenti lève le voile sur l’hypocrisie où baignent les condoléances de Natanyahou, l’affameur et assassin quotidien des palestiniens. Tout aussi pharisien, Trump chapeaute la sanglante solution finale et proclame sa programmation de la réglementation idéale.
Par son interventionnisme unilatéral, ce mégalomane plagie la thèse de l’espace vital, chère à Hitler, mais l’élargit à la terre entière. Chez le gendarme du monde, Coréens, Russes, Chinois, Iraniens, Syriens et Palestiniens découvrent un visage immonde.
Cependant, le soutien du colonialisme israélien et l’embargo imposé au peuple iranien maximalisent le risque d’une confrontation avec le Kremlin. La mort des militaires dans l’avion abattu par l’entremise de Tel Aviv ne pouvait laisser Poutine les bras croisés. Son Etat-Major organise le brouillage des communications nécessaires à la frappe de la Syrie par les airs : « La navigation par satellite, les radars de bord et les systèmes de communication de l’aviation militaire attaquant des cibles sur le territoire syrien seront supprimés dans les zones adjacentes à la Syrie en mer Méditerranée » annonce le ministre de la Défense. Or Trump aussi, le caniche de Natanyahou, bombarde la Syrie. Dans ces conditions, l’impérialisme américain perçoit, dans la déclaration russe, un défi. A l’instant même, Trump ouvre, à son insu, le front intérieur.
Les sanctions infligées à l’Iran, la Corée, la Chine, la Russie, le Canada, la Turquie ou l’Allemagne provoquent la grogne d’entrepreneurs américains.Les gestionnaires du trafic portuaire chiffrent l’ampleur des pertes subies par la rétroaction des sanctions.
A l’ère où toutes les sociétés ont à voir les unes avec les autres, les dynamiques exogènes et endogènes se répandent. Pour cette raison, de partout montent les voix qui imputent à Trump le déséquilibre du commerce mondial. La courte vue de l’Administration américaines est au principe de ses bévues. Elle sacrifie le sens éthique sur l’autel de la bêtise politique. A l’extrême opposé de cette calamité, Poutine associe le sens à la puissance, opposés tous deux, à l’arrogance. D’une part, il détient les moyens de la dissuation nucléaire et de l’autre, sa mesure prise contre l’insolence israélo-américaine bloque la répétition de la débâcle irakienne. Saddam fut assassiné par Bush pour n’avoir pas eu un Poutine disposé à l’appuyer.
Le printemps arabe a donc partie liée avec un panier de crabes impérialo-sionistes. De Noriéga, jadis, à Ben Ali, aujourd’hui, l’écriture d’histoire attend la révision de l’archives à revoir. Par l’entremise de la Syrie, la Russie, bien armée, accède à la mer Méditerranée où la flotte américaine patrouille.
Les sous-marins sont faits pour s’épier. Au terme de l’analyse, le président des Etats Unis et celui de la Russie placent l’investigation face au plus célèbre couple d’opposition.
Le premier cultive sa mauvaise réputation au moment où le second progresse vers le Panthéon, où figurent Lénine et Staline, les bâtisseurs d’une grande nation. Les impérialistes projettent une réunion pour confectionner la nouvelle Constitution susceptible d’arrêter le char de Bachar. De quoi je me mêle ? Et l’Arabie alors ? Contre les salauds, Poutine soutient le régime légitime. Et le jour où le président syrien partira, la saga russe empêchera les charognards de s’en donner à cœur joie, notamment pour la reconstruction.
Poutine combine l’intérêt objectif à l’intérêt symbolique.
Celui-ci cligne vers le sens éthique dans la mesure où l’alliance avec l’Iran, lié au Hizbollah, remet en question l’expansionnisme du sionisme. Usurper la terre et tuer les candidats au retour soumet le sens à la puissance de l’ingérence. Même Trump, le plus juif de « l’Etat nation juif », se demande, enfin, maintenant, si la solution à deux Etats ne serait pas l’unique issue. Quand les Palestiniens portent plainte auprès d’instances internationales, Trump menace de sanctionner les juges qui poursuivraient un Américain pour crime de guerre.
Voici encore un échantillon des catégories de pensée productrices des sanctions.
Certes, Trump croit aux moyens économiques et militaires de son obsession. Mais combien de millions d’hommes sur terre attendent sa mort pour aller cracher sur sa tombe ? Ils viendront de partout, car les sanctions n’épargnent presque personne. Comment les Américains ont-ils pu élire un tel machin ? Et comment sa mère a-t-elle pu enfanter un tel cerbère ? Ecoutons la parler par la voix de Baudelaire : « Ah ! que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères, / Plutôt que de nourrir cette dérision ! / Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères / Où mon ventre à conçu mon expiation ».
Je demande l’avis de Slah Mokadmi, le buraliste croyant et pratiquant. Il me répond, le 29 sepembre : « Le jour ou Poutine décèdera, je demanderai à Dieu de lui pardonner son communisme et de l’accueillir au paradis.
Ce n’est pas lui qui a élu Trump, c’est Israël avec son lobby ».