Pouvoir d’achat : des solutions pour le renforcer ?

La Tunisie est frappée de plein fouet par une crise économique sans précédent, et ce depuis 2011, soit le déclenchement de la Révolution du 14 janvier. Les conséquences sont gravissimes : chômage, des entreprises qui mettent la clé sous la porte, baisse de l’activité touristique, etc. Il y a, surtout, la baisse du pouvoir d’achat du Tunisien. Une question cruciale, sachant que nous nous approchons du Mois Saint. Comment expliquer ce phénomène ? Quelles sont les solutions ? L’économiste Ezzeddine Saïdane en parle.

Pouvoir d’achat : l’état des lieux

Pour l’économiste, la dégradation du pouvoir d’achat s’est accélérée depuis 5 ans. L’important taux d’inflation est l’une des explications principales de ce phénomène. De fait, celui-ci était de 6% les 5 dernières années. « Du moins officiellement », ajoute Ezzeddine Saïdane.

Or, le taux d’inflation réel vécu par le Tunisien est bien plus important, selon l’économiste. Il est plutôt situé entre 9 et 10% par an. « Le taux d’inflation a relativement baissé en 2015 et en 2016, mais pour de mauvaises raisons », estime Monsieur Saïdane. Il y a, tout d’abord, la dégringolade de la demande, due à la dégradation du secteur touristique. « Il n’y a pas eu de baisse des prix, mais plutôt une baisse du rythme de l’augmentation des prix ».

Pouvoir d’achat : l’investissement, une solution ?

Quelles sont les solutions pour préserver le pouvoir d’achat du Tunisien dans ce cas ? Ezzeddine Saïdane a tout d’abord tenu à rappeler les trois moteurs de la croissance économique : la consommation, l’exportation et l’investissement.

La consommation

« Ce moteur est aujourd’hui en panne en Tunisie », a déclaré Ezzeddine Saïdane. Il y a deux raisons expliquant ce fait. Tout d’abord, la détérioration du pouvoir d’achat. Ensuite, et c’est là où les choses se compliquent, il y a l’économie parallèle qui grignote, selon certaines estimations, plus de 50% de l’économie Tunisienne. Autrement dit, pour chaque dinar dépensé, la moitié va à cette économie parallèle.

L’exportation

« Ce moteur est lui aussi quasiment en panne » et c’est le déficit commercial sans précédent qui en témoigne : 13 milliards de dinars en 2016, 14 milliards de dinars en 2015. « Nos exportations souffrent pour plusieurs raisons, notamment la situation difficile des entreprises Tunisiennes. Il y a eu énormément d’entreprises exportatrices qui ont fermé leurs portes ».

Ezzeddine Saïdane évoque également le secteur minier qui est bloqué depuis 2011. Sans oublier le secteur d’exportation des services, en particulier le tourisme.

L’investissement

Pour l’économiste, il s’agit du seul moteur capable de sauver l’économie Tunisienne et de renforcer le pouvoir d’achat. Pour pouvoir redynamiser l’activité économique, il faut stimuler la croissance à travers les investissements afin d’atteindre, au moins, les 5% par an. Ceci permettra de revenir vers la création d’emplois en nombre et en qualité suffisantes pour permettre à la Tunisie de faire face à la problématique du chômage.

Comme nous avons pu le noter donc, l’investissement constitue la solution de la dernière chance pour sauver l’économie Tunisienne selon Ezzeddine Saïdane.

Il est important de valoriser cette action économique qui perd du terrain d’année en année en Tunisie. Il est tout aussi vital d’investir dans les bons secteurs. Outre le tourisme, le développement durable constitue également un domaine d’avenir générateur d’emplois et de richesses.

Avec Fakhri Khlissa

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