Près d’un million de personnes diabétiques en Tunisie

Le diabète ou la maladie d’excès de sucre dans le sang sera la prochaine maladie importante de la Tunisie. Le changement des habitudes alimentaires, la malbouffe, la sédentarité, l’obésité font le lit de cette pathologie. En Tunisie, une personne sur sept est diabétique, soit un million de personnes actuellement, ce chiffre doublera d’ici 2020. Malgré la mise en œuvre d’un programme national de lutte contre ce fléau, la maladie est loin de reculer.

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) définit le diabète comme un état d’hyperglycémie chronique dû à des facteurs génétiques ou exogènes, souvent les deux à la fois. Une glycémie normale ne doit pas dépasser 1,26 gr/l. Au-delà, on parle de diabète.
La glycémie étant le taux de sucre circulant dans le sang qui est maintenu à ce chiffre grâce à un équilibre entre les entrées et les sorties de sucre dans l’organisme. Les entrées proviennent de l’alimentation et de l’organisme lui-même qui synthétise du glucose.
Les sorties : le glucose est capté, sous l’effet de l’insuline, par les cellules pour être utilisé en tant qu’énergie. Il est stocké dans le foie et dans les muscles.
Fabriquée par le pancréas, l’insuline est la seule hormone qui peut baisser le taux de sucre circulant dans le sang en permettant la pénétration du glucose dans les cellules.
Quatre hormones pour augmenter la glycémie : le glucagon, fabriqué par le pancréas comme l’insuline, mais par d’autres cellules, l’adrénaline, hormone du stress, le cortisol qui agit lorsqu’il y a une hypoglycémie particulièrement lors d’un jeûne et l’hormone de croissance qui freine la pénétration du glucose dans les cellules.
Nous savons tous qu’il existe deux types de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Pour simplifier au maximum, disons que le premier est celui qu’on découvre en bas  âge et qui est dû à un défaut de fabrication d’insuline par le corps, alors que le second est celui qu’on attrape au fil des ans. Parce qu’on a mangé un peu trop gras, un peu trop sucré, un peu trop salé, parce qu’on n’a pas assez pratiqué la marche, parce qu’on a trop fumé, etc.  Ce dernier est d’autant plus grave qu’il va se compliquer et être à l’origine d’autres pathologies lourdes. Il va se manifester au niveau du cœur, des reins, des yeux, du cerveau, des membres inférieurs. Si on ne le décèle pas et on ne le traite pas à temps, le diabète peut entrainer le décès du patient. Toutes les sociétés scientifiques recommandent un dépistage précoce du diabète de type 2  dès l’âge de 45 ans. En Tunisie, il y a près d’un million de diabétiques dont 80% sont de type 2. Ce chiffre sera doublé d’ici 2020. Ces chiffres doivent également alarmer les autorités. Certes il y a un programme national de lutte contre le diabète qui consiste à prendre en charge, du moins dans les structures publiques, les patients diabétiques selon un protocole établi par les sociétés scientifiques, mais il est très insuffisant pour différentes raisons.
Tout d’abord le nombre croissant de malades qui viennent consulter, consultation qui ne peut se faire correctement si le praticien ne consacre pas au moins trente minutes à chaque patient.
Ensuite, il faut parler du manque chronique de certains médicaments, que les malades ne peuvent acheter si on ne les leur fournit pas au dispensaire. Ces malades examinés en première ligne dans les dispensaires sont adressés à des spécialistes dans d’autres structures souvent éloignées de leur lieu de résidence, les déplacements coûtant cher,ils n’y vont pas régulièrement.
Résultat, la consommation de médicament est accrue, les malades passent au stade de complications et les deniers de l’état en pâtissent. Il est donc urgent de revoir la faisabilité de ce programme national de lutte contre le diabète.
Samira Rekik

Faculté de médecine de Sousse
Remise des Prix Pfizer

La 3e édition de la remise du Prix Pfizer pour la recherche en Pédagogie médicale et pour l’excellence en Recherche médicale a eu lieu le 2 Novembre 2013 à la faculté de médecine de Sousse.. Le succès des deux expériences passées en partenariat avec la faculté de médecine de Sousse, Ibn El Jazzar, a motivé Pfizer pour faire évoluer ce partenariat et en faire une tradition. Dédié à la recherche et à la Pédagogie médicale, le Prix Pfizer a pour but d’offrir une opportunité aux chercheurs tunisiens de développer nos jeunes talents dans le domaine de la recherche médicale, ainsi que de récompenser nos compétences pédagogiques et faire un pas supplémentaire vers l’excellence dans la sphère scientifique. La Faculté de médecine Ibn El Jazzar de Sousse est dans cette optique réputée comme le meilleur centre de recherche en Tunisie, accueillant plus de 350 chercheurs et enseignants. Ce gain en réputation a dépassé l’échelle nationale pour atteindre le niveau international. Il est à noter qu’une stratégie d’échange de stagiaires a ainsi été implantée entre la faculté de Boston aux USA et la faculté de médecine de Sousse. L’heureux gagnant de ce prix 2013 est le Pr Jalel  Boukadida. Quant au jury du Prix Pfizer d’excellence en Recherche médicale, il a été présidé par le Pr Nejib  Mrizak, et composé des Pr Chedia Laouani Kechrid, Khalifa  Limam, Samir  Hidar et Mehdi Jaidane.
S.R.

 

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