Le président de la FTH : « il n’y aura pas de saison touristique en 2020 »

Tout le tissu économique a été lourdement impacté par la crise sanitaire liée au coronavirus (COVID-19), et le tourisme figure parmi les secteurs d’activités les plus touchés, si ce n’est LE plus touché. La fermeture des frontières aériennes et l’interdiction des déplacements ont infligé un coup dur au tourisme. Qu’en est-il des hôtels et de la saison touristique ? En fait, il n’y aura pas de saison touristique en 2020. C’est ce qu’a déclaré le président de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH), Khaled Fakhfakh, ce mardi 21 avril 2020.
« Nous avons 4 marchés. Il y a tout d’abord l’Europe de l’Ouest dont les touristes ne viendront pas compte tenu de la crise sanitaire. On ignore si les russes viendront. Quant à l’Algérie, les citoyens subissent de plein fouet la baisse du cours du pétrole et ils font face à la crise sanitaire. On pense, donc qu’ils ne viendront pas non plus. Enfin, on voit mal les Tunisiens partir en vacances cette année. En effet, ils ont peur à cause de la crise. Et admettons qu’ils partent en vacances, ils ne représenteront que 10% des chiffres enregistrés en 2019 », a-t-il expliqué dans La Matinale de Shems FM.

« Si l’espace aérien reste fermé, c’est peine perdue »
Au sujet de la situation des hôtels, le président de la FTH a rappelé que le secteur nourrit 400 000 familles. Avec la crise du coronavirus, 90% des hôtels ont fermé leurs portes. Ceux qui sont restés ouverts sont en train d’abriter les équipes médicales confinées. Pour les salaires, comme pour toute entreprise, l’accord signé entre le gouvernement et les organisations syndicales sera appliqué. « Nous sommes en train de négocier pour le mois d’avril 2020 au sujet de la part du salaire qui sera assurée par les hôtels. On estime que les petites couches des travailleurs vont pouvoir toucher 100% de leurs salaires. Personne ne sera jeté dans la rue », a-t-il précisé.
Cependant, il y a un sérieux bémol dans l’affaire. Tout d’abord, il s’agit de décider si l’aide sera distribuée sous forme d’un salaire ou d’une avance sur salaire. Pour ce dernier cas, il faudra répartir cette avance sur plusieurs tranches lors du remboursement pour qu’elle ne pèse pas sur le salarier. Ensuite, selon le président de la FTH, plusieurs éléments empêcheront les hôtels tunisiens de redémarrer. Il y a l’emplacement géographique de la Tunisie : les touristes étrangers, notamment ceux de l’Europe, ne peuvent s’y rendre qu’en avion, sachant que les frontières aériennes sont actuellement fermées. « Si l’espace aérien reste fermé, c’est peine perdue, le secteur touristique ne pourra pas redémarrer« , a affirmé Khaled Fakhdakh.

Sauvetage des hôtels, une responsabilité partagée
Il poursuit en rappelant que le tourisme est le premier secteur touché par la crise sanitaire et qu’il sera sans doute le dernier à redémarrer. « Nous avons le choix : ou bien nous trouver des solutions aujourd’hui pour redémarrer en 2021, ou bien nous laissons tomber. C’est une responsabilité collective partagée entre les travailleurs, les entreprises et l’État. Ce dernier dois apporter des garanties pour les emprunts, afin que les hôtels puissent emprunter sans être asphyxiées. Ensuite, les hôtels doivent s’adapter aux nouveaux besoins du contexte sanitaire. Certains hôtels ne peuvent pas contracter de crédits car ils sont mal notés par les banques depuis 2010. Il faut donc trouver une solution pour empêcher leur disparition », a conclu le président de la FTH.

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