Le numéro 3140 du mensuel Jeune Afrique, daté de septembre, a été interdit de vente en Tunisie, a annoncé le magazine dans un article publié sur son site internet signé par Marwane Ben Yahmed. La raison semble être l’enquête critique consacrée au président Kaïs Saïed, intitulée « L’hyper-président », qui dresse un bilan documenté de son mandat et de son mode de gouvernance. Le magazine analyse la présidence de Saïed, qui se présente pour un second mandat lors de l’élection présidentielle prévue le 6 octobre, une élection perçue comme jouée d’avance en raison de l’absence de véritables concurrents.
L’article a considèré décision de censurer Jeune Afrique rappelle tristement les pratiques de l’ère Ben Ali, où tout article déplaisant au palais de Carthage était systématiquement banni. Près de quatorze ans après la révolution de 2011, qui promettait de libérer la Tunisie de l’autoritarisme, ce geste illustre un recul inquiétant en matière de liberté d’expression. Médias bâillonnés, opposants emprisonnés, institutions sous contrôle, et une vie politique figée : la situation actuelle met en lumière les échecs de la transition démocratique en Tunisie.