Présidentielle : l’avenue Bourguiba convertie en tribune politique

Plus de cinq millions de Tunisiens sont appelés le 21 décembre courant  à élire leur président, pour cinq ans. Ils devront choisir entre le patron du mouvement Nidaa Tounes et le président sortant Moncef Marzouki, chef de file historique de l’opposition.

Bien que le président n’ait pas réellement de pouvoir exécutif, son élection symbolise en Tunisie l’espoir d’une vraie transition démocratique, dans un pays qui a éclaté l’étincelle du Printemps arabe.
A l’avenue Bourguiba, principale artère  de la ville de Tunis, un groupe de jeunes attablés dans un café qui s’est converti en tribune politique. Les jeunes qui viennent de voter lors du premier tour de la présidentielle se veulent rassurants.
« Les gens vont venir. C’est l’occasion de choisir de nouvelles personnes pour nous gouverner », avance Walid Arfaoui fonctionnaire. En 2011, il avait voté pour le mouvement Ennahda  mais se dit aujourd’hui déçu et craint toutefois le retour du régime de la dictature. En tout cas, dans quelques jours, il devra choisir entre deux présidents laïcs selon ses dires. 
Au café qui se trouve en plein cœur de l’avenue Bourguiba, les hommes sirotent leur café mais assurent qu’ils iront voter. Plus tard.
L’affluence serait également massive. Chacun promet des résultats serrés entre les deux candidats en lice qui sont aujourd’hui à couteaux tirés.

 « Quel que soit le parti qui gagne, on veut des gens capables de faire avancer le pays. », avance Khaled Amdouni, vendeur de pièces détachées de voitures.
 Les électeurs entre optimisme et déception
Nabila et Mohamed Aziz,  qui préparent leur bac, viennent de voter pour la première fois de leur vie. Ils y tenaient.
Eux sont surtout préoccupés d’avenir. Ils reconnaissent que leur ville, située sur la côte, connaît une situation économique moins difficile que celle des régions de l’intérieur, marginalisées. « Mais, depuis quatre ans, rien n’a été fait, ont-ils regretté. Il n’y a eu que des remèdes éphémères. Le candidat qui va être élu doit s’occuper  très vite de l’économie. C’est ça la priorité », avance Mohamed Aziz.

Selon le jeune homme, les électeurs ont fait du chemin en politique depuis trois ans. « En 2011, la plupart des gens ont voté pour Ennahda car ils étaient connus de tout le monde. Aujourd’hui, les gens ont appris à connaître les partis, leurs différences, ils peuvent vraiment choisir, a-t-il soutenu se félicitant d’une vraie compétition entre Marzouki et Beji Caid Essebssi.
Selon Nabil Baffoun, membre de l’instance électorale, le second tour de la présidentielle se tiendra le 21 décembre 2014. L’ISIE dispose ainsi d’un délai de 3 jours, à partir de la fermeture du dernier bureau de vote, pour annoncer les résultats préliminaires du deuxième tour de la présidentielle.

La loi électorale a donné à l’ISIE jusqu’au 31 décembre pour organiser le deuxième tour, cependant ce délai peut être raccourci, si les recours ne sont pas nombreux ou si les jugements sont rapidement rendus a-t-il rappelé.
En organisant ce rendez-vous électoral, la Tunisie achève un long processus de transition qu’elle avait entamé le jour de la chute de la dictature le 14 janvier 2011 et rétablit, par la même, la stabilité politique dans un climat de multipartisme et d’alternance pacifique.

S.M

Related posts

 Foire du Livre de Tunis : Une première participation de la Roumanie qui renforce les liens culturels avec la Tunisie

Enfants des rues : Grandir ailleurs…

Tunisie : emploi en hausse, chômage en légère baisse au T1 2025