Présidentielle : le jeu d’alliances entamé avant le second tour

Le second tour de la présidentielle dont la date n’a pas été encore fixée opposera Béji Caid Essebsi, président du mouvement Nidaa Tounes (39,46%) au président sortant Moncef Marzouki (33,43%).

Marzouki n’a surtout pas oublié de remercier les candidats malheureux du premier tour ayant déjà appelé leurs électeurs à reporter leur voix sur lui, «parfois dans des conditions difficiles».

Outre Abderraouf Ayadi, chef du mouvement Wafa qui a annoncé mercredi son appuie à la candidature  de Marzouki,  d’autres petits candidats se sont déjà ralliés au président sortant à même de créer l’équilibre escompté dans le nouveau paysage politique.

«Le mouvement Wafa va soutenir Marzouki qui a milité contre la dictature et œuvré à jeter les fondements de la démocratie et des droits humains », a indiqué Ayadi dans une brève déclaration à Réalités Online.

Quant au courant démocratique, le CPR, Al Binaa AL-Watani, le parti de la réforme et du développement, le mouvement national de la justice et du développement et le parti de l’édification maghrébine qui ont tous obtenu près de 5 % des voix au premier tour, ils consultent toujours leur base, mais devraient se décider très vite.

La bataille engagée

Si Moncef Marzouki est quasiment certain en revanche de bénéficier du soutien du reste de la famille démocratique dite du « 18 février 2005 », les représentants de cette dernière sont parmi les grands sinistrés de ce scrutin, triste fin de parcours militant pour Mustapha Ben Jaâfar et Ahmed Néjib Chebbi qui font moins d’1% chacun, loin derrière Slim Riahi (~5%), nouvel arrivant richissime souvent qualifié de grand guignolesque.
Les consignes de vote du candidat Hamma Hammami, troisième avec  10%, restent l’une des grandes inconnues de la prochaine étape.

Car aujourd’hui les clivages et le ressentiment idéologique sont tels qu’il semble très peu probable que le leader d’extrême gauche appelle ses troupes à voter Marzouki.

D’un autre côté, appeler à voter Essebsi serait synonyme d’un embourgeoisement définitif doublé d’une trahison de la révolution dont le Front Populaire pourrait ne jamais se relever.

Beji Caid Essebssi, président du mouvement Nidaa Tounes qui a remporté les dernières législatives se trouve actuellement en position de force après la nouvelle donne.

Des intellectuels tunisiens, engagés dans l’action pour le rassemblement des forces démocratiques et progressistes pour les élections présidentielles ont appelé à soutenir la candidature de Béji Caid Essebsi.
«Nous déclarons notre soutien à la candidature d’Essebsi à la magistrature suprême car il est l’homme de la situation et représente la personnalité politique la plus apte à répondre aux défis de la situation actuelle », lit-on dans une déclaration conjointe.

Essebsi est aussi appuyé par plusieurs indépendants comme Mondher Znaidi, Ali Chourabi et Salah Chouaïb outre plusieurs partis politiques comme Al Massar, Afek Tounes, Al-Moubadra, le mouvement destourien et le parti des Forces du 14 Janvier”.

Selon l’instance supérieur indépendante pour les élections (ISIE), le deuxième tour de la présidentielle aura lieu soit les 14, 21 ou 28 décembre 2014, à l’issue de l’examen des recours relatifs aux résultats préliminaires des élections.

S.M

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