La proposition du mouvement Ennahdha, concernant le choix d’un candidat consensuel à la prochaine élection présidentielle, a suscité de vives polémiques dans la scène politique.
Ancien premier ministre, le membre du bureau politique du parti islamiste Ali Laarayedh a approuvé cette proposition. «Qu’il s’agisse d’une personnalité politique ou indépendante, le choix d’un candidat consensuel est souhaitable» a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Tunis.
En visite en France, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi s’est déclaré, quant à lui, prêt à corroborer la candidature de Beji Caïd Essebsi à la présidence.
Cependant, ce choix politique n’a pas suscité l’enthousiasme du microcosme politique, y compris chez la Troïka.
CPR : une proposition non démocratique
Imed Daimi, secrétaire général du Congrès pour la République, a indiqué à l’agence TAP que cette initiative s’oppose aux principes démocratiques. «Cette idée ne pourra jamais se concrétiser en Tunisie, un pays dans lequel chaque citoyen doit jouir pleinement de ses droits surtout après la Révolution» a-t-il ajouté avant de préciser que «les partis politiques demeurent libres d’engager des pourparlers pour choisir leurs candidats à la présidence».
Ettakatol : non la confiscation du droit des citoyens aux choix de leur représentant
Porte-parole du parti Ettakatol, Mohamed Bennour a rejeté l’appel d’Ennahdha à un consensus autour du prochain candidat à la présidentielle car selon lui le choix du futur président doit se faire à travers un scrutin libre et transparent. « Les partis politiques ne doivent pas confisquer le droit des citoyens tunisiens à choisir un nouveau président» a-t-il proféré.
Front populaire : une proposition pour séduire les milieux politiques
De sa part, Mongi Rahoui, leader au sien du Front populaire a considéré la proposition d’Ennahdha comme une tentative afin de séduire le milieu politique car, selon lui, le parti islamiste est incapable d’annoncer son propre candidat, apte à participer à la présidentielle.
Al joumhouri : les élections présidentielles ne doivent être réduites à des manœuvres entre partis
Issam Chebbi, porte-parole du parti Al joumhouri a tenu à rappeler que cette proposition est semblable à la décision prise d’élire Ben Ali en 1989, chose qu’il regrette actuellement. «Que le candidat soit consensuel ou non, l’opération ne va pas se jouer entre les partis politique, mais ce sont les urnes qui trancheront» a-t-il expliqué sur les ondes de Shems FM.
Nidaa Tounes la proposition d’Ennahdha provocante, romantique et irréalisable
La réaction de Nidaa Tounes n’a pas tardé à venir. Intervenant sur les ondes de Mosaique FM, Lazhar Akremi, porte- parole du parti présidé par Beji Caïd Essebsi, a jugé la proposition d’Ennahdha provocante, romantique et irréalisable. «Nidaa Tounes n’est pas à la recherche d’un consensus national autour de Beji Caïd Essebsi ou une autre personnalité» a-t-il affirmé.
Meher Hajbi