La situation des entreprises de presse écrite, et par conséquent le secteur, s’est fortement détériorée depuis 2011, notamment sur le plan financier .
Cette situation était l’objet d’une réunion de travail au Palais du gouvernement à la Kasbah ce lundi 7 août 2017 en présence des représentants du secteur, Taïeb Zahar, président de la Fédération Tunisiennes des Directeurs de Journaux (FTDJ) et Mohamed Ben Saïd, secrétaire général du syndicat général de l’Information relevant de l’UGTT, du ministre des Affaires Sociales, Mohamed Trabelsi, de représentants du ministère des Finances et de Mofdi Mseddi, chargé de communication au sein de la présidence du gouvernement.
Un fonds de soutien à la presse écrite dans le cadre de la Loi de Finances 2018
À cette occasion, plusieurs accords ont été conclus, à commencer par le rééchelonnement de la dette des entreprises de la presse écrite vis-à-vis de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS). Une mesure qui sera officialisée avec la signature mardi 8 août 2017 d’un accord à ce propos au siège du ministère des Affaires Sociales .
Seconde décision celle relative à l’accélération de la restructuration de la SNIPE-La Presse et surtout la réunion de la CAREP dans dix jours au maximum et ce en vue d’accélérer le déblocage des fonds réservés à l’entreprise dans le cadre d’un crédit du Trésor comme décidé par le conseil ministériel en date du 13 janvier 2017.
Autre décision prise à cette occasion, celle portant sur les abonnements. Une circulaire sera adressée aux ministères et aux institutions publiques au niveau central et régional pour les inciter à acheter directement les journaux à travers les abonnements publics.
Autre mesure annoncée ce lundi : la création d’un fonds de soutien à la presse écrite et électronique, qui sera inscrit dans le cadre du projet de loi de Finances 2018 et ce concrétisation de la décision prise par le conseil ministériel restreint tenu le 13 janvier 2017.
S’agissant de la situation de Dar Essabah, il a été décidé d’appliquer les mesures prises en faveur de la SNIPE à Dar Essabah et de mobiliser les fond financiers nécessaires.
Toujours dans le but d’améliorer les revenus de la presse écrite et électronique, il a été décidé l’accélération des procédures de mise en place d’une loi portant création d’une institution de la publicité publique et la distribution des abonnements et sa soumission pour adoption dans la loi de finances pour 2018.
Il a, par ailleurs été convenu de tenir une réunion au cours de la semaine prochaine pour examiner l’application des augmentations salariales des employés du secteur de la presse écrite.
« Un bon début »
Contacté par Réalités Online, le président de la FTDJ, Taïeb Zahar, a salué les mesures annoncées ce lundi au Palais du gouvernement. « C’est un grand pas pour le journalisme et la pérennité de la presse écrite en Tunisie », déclare-t-il. Des mesures insuffisantes, néanmoins, pour sauver le secteur selon Taïeb Zahar, mais il s’agit d’un pas à saluer s’il est concrétisé « dans les meilleurs délais ».
Revenant sur le rééchelonnement de la dette des entreprises de presse auprès de la CNSS, le président de la FTDJ affirme que l’accord qui sera signé mardi 8 août entrera en vugueur dès la déclaration des cotisations de ce second trimestre de 2017. D’un autre côté, sur la question de la publicité publique, il insiste sur la nécessité de la création de l’institution de distribution de la publicité publique. « Nous avons toujours plaidé pour une telle structure. Cette dernière se chargera des abonnements publics qui sont, aujourd’hui, désorganisés et qui ne profitent pas à toutes les entreprises de presse de qualité », explique Taïeb Zahar. « On ne peut être que satisfait », ajoute-t-il, tout en gardant les pieds sur terre : « il y a eu beaucoup d’effets d’annonces auparavant, mais nous espérons que cette fois-ci sera la bonne. Il y a un deadline : la loi de Finances 2018. Nous le saurons donc bientôt », dit-il.
D’autre part, le président de la FTDH précise que seuls les « bons élèves » profiteront des mesures annoncées ce lundi 7 août. Ce sont les entreprises de presse qui respectent la déontologie du métier et le code du travail qui bénéficieront de ces aides, selon Taïeb Zahar.