Printemps de la Bourse

Par Ridha Lahmar

Depuis quelques mois, la Bourse de Tunis connaît une animation et un dynamisme de plus en plus grand, avec plusieurs introductions de nouvelles entreprises, que ce soit sur la cote permanente ou le marché alternatif, et ce malgré la conjoncture économique morose qui règne dans le pays.

Est-ce la prise de conscience, de la part des chefs d’entreprises, des avantages financiers et des incitations fiscales offertes par la législation en vigueur, ou bien les restrictions relatives aux crédits bancaires qui sont à l’origine de cette tendance heureuse ? Probablement les deux facteurs à la fois.

Il faut dire que 90% de notre tissu entrepreneurial est constitué par des PME familiales qui éprouvent des réserves vis-à-vis de l’introduction en Bourse, de crainte de devoir dévoiler les secrets de leurs comptes ou de perdre la maîtrise de leurs entreprises.

Selon les statistiques mondiales, 10% seulement des entreprises familiales arrivent à passer le cap de la 3e transmission de gestionnaires.

En effet, la première génération est celle des fondateurs-bâtisseurs, des «self-made-men» qui ont créé, à force de volonté, des groupes d’entreprises solides faisant preuve d’un savoir-faire remarquable.

La 2e génération est celle des développeurs : les héritiers qui ont obtenu des diplômes et qui ont diversifié et développé les activités des groupes hérités de la première génération. Avec la 3e génération et la multiplicité des héritiers, apparaissent les dissensions et leur cortège de mésententes et partages, d’où la dissolution des entreprises. Ce sont là des tendances générales qui comportent, bien sûr, plusieurs exceptions, lesquelles confirment la règle.

Actuellement, 70% des projets économiques sont financés par des crédits bancaires. Ce taux élevé expose aux risques d’impayés aussi bien les banques que les entreprises endettées.

Les avantages comparés du financement bancaire et celui du financement boursier, pour assurer la croissance des entreprises économiques, plaident jusqu’à un certain point en faveur du marché financier.

En effet, les crédits bancaires alourdissent les charges financières de l’entreprise et coûtent cher, ce qui réduit la compétitivité de l’entreprise, mais laissent au gestionnaire une entière liberté d’action, comme la poursuite de la discrétion relative à la situation et aux projets de l’entreprise. Le recours à la Bourse, avec ouverture du capital par appel public à l’épargne, permet de renforcer les fonds propres de l’entreprise, donc de financer des projets de développement sans endetter l’entreprise ni augmenter les charges financières.

En revanche, l’actionnaire majoritaire — ou le gestionnaire — est tenu de faire preuve de transparence financière, fiscale et sociale, de pratiquer une politique de communication ouverte vis-à-vis du public et de rendre compte aux actionnaires des résultats de la gestion et des projets de l’entreprise.

La Bourse est un instrument privilégié pour le financement des entreprises et de leurs projets de développement.

En effet, l’arsenal législatif et réglementaire relatif à la Bourse de Tunis est très riche et sécurisé.

L’architecture du marché financier tunisien comporte la SICODEVAM, le CMF (Conseil du marché financier) ainsi que la Société de gestion de la Bourse ainsi que les intermédiaires agréés en Bourse.

Cependant, la culture boursière, malgré les années, n’est pas encore prospère dans l’esprit de tous les gestionnaires d’entreprises ni celui de tous les épargnants, car la Bourse est très sensible au climat politique et à l’instabilité sociale.

Il faut dire que des pans entiers de notre économie et non des moindres, continuent à bouder la Bourse, alors que les entreprises sont fortement endettées vis-à-vis du secteur bancaire.

C’est le cas de l’hôtellerie, du secteur textile-habillement, de l’agroalimentaire et des télécoms.

C’est pourquoi on ne peut pas dire que l’indice de la cotation boursière, le Tunindex, n’est pas tout à fait représentatif de la situation de l’ensemble des entreprises et de l’économie tunisienne. En effet, la majorité des valeurs cotées sont des valeurs financières et des valeurs industrielles.  

Le marché financier tunisien pourrait être dynamisé vigoureusement si certaines grandes entreprises publiques, sans perdre leur caractère étatique, procédaient à une privatisation partielle de leur capital pour renforcer leurs fonds propres et améliorer la qualité de leur gestion. STEG, SONEDE, TRANSTU, COTUNAV, SNCFT… pourraient procéder à une augmentation de capital de façon à répartir 20 ou 30% de leur capital dans le public.

Il en va de même des entreprises confisquées qui pourraient être vendues à travers la Bourse. Avec l’introduction en Bourse de Lilas, Danone et Tunisiana, il y aura une montée en gamme pour la capitalisation boursière.

Selon M. Fadhel Adbelkefi, président du conseil d’administration de la BVMT, l’ambition légitime de la Bourse de Tunis, au bout de quelques années, serait d’atteindre une capitalisation de l’ordre de 70 milliards de dinars alors qu’elle n’est que de 15 milliards actuellement, de parvenir à 350 valeurs cotées contre 55 en ce moment et de financer l’économie à hauteur de 25% contre 5% aujourd’hui.

 

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La CPG investira 70 MD à Meknassy

La Compagnie des phosphates de Gafsa a entrepris des études géologiques et techniques relatives à l’exploitation du gisement de phosphates découvert dans la région de Meknassy. En effet, le gouvernement vient de lui accorder un permis de recherche dans ce but, qui débouchera si les études sont concluantes sur un contrat d’exploitation du phosphate brut, son raffinage, son exportation et sa transformation chimique.

Si tout va bien, la CPG sera en mesure d’entamer les travaux de mise en valeur du gisement à la fin de cette année : préparation des voies d’accès, implantation des infrastructures, acquisition des engins, choix des sites, recrutement et formation du personnel…

Les prévisions de production sont de l’ordre de 500.000 tonnes de phosphates brut en année de croisière, suite à un investissement évalué à 70 MD. 

L’emploi sera de 500 salariés

Il est évident que ce projet va dynamiser la vie économique de la région à travers le recrutement de plusieurs centaines de salariés et la création de petites entreprises de sous-traitances.

 

Partenariat stratégique tuniso-allemand

La récente visite de M. Hans-Jurgenbeerftz, secrétaire d’État auprès du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement, a été marquée par deux évènements majeurs en matière de relations bilatérales ; la signature d’un accord relatif à la reconversion du remboursement de la dette en projets de développement dans les zones intérieures déshéritées du pays et l’organisation d’une table ronde avec les entreprises tuniso-allemandes sur le thème de l’instauration d’une coopération stratégique au niveau entrepreneurial.

Rappelons que l’AHK, dont la directrice générale est Mme Dagmar Ossenbrink, compte 700 sociétés tuniso-allemandes engagées dans la réalisation d’un projet de grande importance “Formation : portail d’accès et d’amélioration de l’emploi.”

La réussite économique des entreprises dépend d’une société stable et d’une bonne perspective pour l’avenir de chacun. L’AHK et la GIZ assurent un suivi efficace et actif des mesures prises par le ministère et concernant ce projet.

Pour ce qui est du 2e accord signé entre la Tunisie et l’Allemagne, il porte sur 60 M d’euros à orienter vers le financement de projets implantés dans les zones défavorisées et portant sur l’alimentation en eau potable, la formation, l’assainissement des eaux usées et la protection de l’environnement.

 

Le tourisme a perdu 3000 emplois

Le secteur du tourisme a perdu en deux ans plus de 3000 emplois directs, suite à la fermeture de plusieurs hôtels, notamment dans le tourisme saharien et à Tabarka.

Au cours du colloque sur le “tourisme durable à l’horizon 2016 : défis et perspectives” plusieurs thèmes et chiffres ont été développés, parmi lesquels la perte de 2 millions de visiteurs durant ces deux années, alors que le secteur emploie 15% de la population active et contribue à concurrence de 7% du PIB.

Il faut dire que le potentiel, compte non tenu de la situation sécuritaire incertaine et de l’instabilité politique et sociale du pays, est de 10 millions de visiteurs et de 6 milliards de dollars US de recettes par an.

Selon le directeur de l’Institut des études supérieures, M. Slaheddine Hallara, le tourisme tunisien a besoin d’une nouvelle feuille de route à l’horizon 2020 pour être en phase avec les mutations des marchés et les nouvelles attentes de la clientèle avec une diversification des produits et une amélioration sensible de la qualité des prestations de service.

De son côté Patrick Viceriat, président de l’Association francophone des experts scientifiques du tourisme, a recommandé de tirer profit des nouvelles technologies avec la création de sites électroniques dédiés au tourisme et l’adoption d’une stratégie de communication développée.

 

«En route pour ta sécurité avec Total» 

Total Tunisie lance une campagne de sensibilisation des enfants à la sécurité routière. Cette campagne a pour objectif de sensibiliser les enfants aux dangers de la route, de leur inculquer une culture de la sécurité routière grâce à des exercices ludiques et un grand circuit routier de 72 pièces à monter soi-même. Total vise à influer positivement sur le comportement des familles en les incitant à respecter le Code de la route. C’est dans ce cadre et à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité, que Total Tunisie a offert à dix écoles primaires tunisiennes, le «Cube de la sécurité routière». Développé à l’initiative du groupe Total par des experts de la sécurité routière et de l’enseignement, ce cube comporte tous les supports pédagogiques et ludiques pour animer trois leçons sur la sécurité routière. Dix exemplaires de ce cube sont distribués conjointement par les collaborateurs de Total Tunisie et les gérants des stations Total et bénéficieront à quelque 2000 enfants dans dix écoles primaires à travers le pays. Cette campagne s’inscrit dans le prolongement des nombreuses actions déjà menées par Total Tunisie en matière de sécurité routière.

Ridha Lahmar

 

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