Les prisons sont comme une petite communauté. Elles rassemblent tous types de personnes, innocentes ou coupables. En Tunisie, les prisons sont toujours pleines à craquer où 30 prisonniers se trouvent dans des cellules élaborées pour 10. Le nombre total de prisonniers est estimé à 25.000 détenus. Rien de spectaculaire jusque là (ou presque!). Ce qui fait vraiment peur c’est que le tiers de ces prisonniers le sont pour consommation de drogue, sur la base de la loi 52, soit près de 8000 jeunes tunisiens. Quel est le sort de ces 8000 individus ?
Rappelons que, depuis quelques années, le nombre des terroristes incarcérés augmente sans cesse : il est passé de 197 en 2013 à 2000 en 2015, y compris des femmes et même des enfants impliqués dans des affaires terroristes. Vous imaginez des cellules regroupant des terroristes et des condamnés pour avoir fumé un joint ? Plusieurs sources indiquent que le recrutement des terroristes continue à l’intérieur de la prison. Fatma Zouaghi, chargée de la communication dans l’organisation terroriste « Ansar Chariaa » et administratrice de la page Facebook « Houmat Al Diyar » qui incitait au djihad et au meurtre des agents de l’ordre et des soldats, a pu, depuis l’intérieur de la prison de Mannouba. recruter des dizaines de prisonnières, impliquées dans des affaires de prostitution et de vol. Certaines familles de prisonniers affirment que leurs enfants ne sont devenus terroristes que suite à leur séjour en prison.
Nos prisons sont-elles devenues das usines, des fabriques de terroristes ? Faut-il reparler (encore une fois) de la séparation entre les détenus ? Pourquoi les terroristes ont-ils toujours un pouvoir à l’intérieur de la prison et peuvent continuer à recruter des jeunes incarcérés pour d’autres affaires, comme la consommation de cannabis, le vol ou encore la prostitution ?