Des dizaines de journalistes tunisiens ont scandé, vendredi, 20 mai 2022, lors d’une manifestation à la Place du gouvernement, à la Kasbah, des slogans dénonçant la politique de la marginalisation du secteur de l’information de la part du pouvoir.
Mahdi Jelassi, président du Syndicat des journalistes tunisiens (SNJT), coorganisateur de cette manifestation avec la Fédération générale de l’information (UGTT) a déploré la situation des médias confisqués dont notamment la boite de production Cactus prod et de la radio Zitouna FM.
Jelassi a, dans ce sens, dénoncé ce qu’il a qualifié de “complicité entre l’Etat et les administrateurs judiciaires dans l’objectif d’appauvrir ces entreprises”.
Le président du SNJT considère que les gouvernements qui se sont succédé ne cessaient de bercer des promesses sans lendemain. “La nonchalance du ministère des Finances” dans le traitement des revendications financières et sociales des employés de ces entreprises abandonnées à leur triste sort est à l’origine de la précarisation de ces médias.
Mahdi Jelassi poursuit, sans mâcher ses mots, qu’il existe “une intention de ruiner ces entreprises et les pousser vers la faillite et mettre en chômage les employés au chômage dans l’objectif de punir les journalistes qui ont rejeté la politique de domestication”.
Ayant pour slogan majeur “J’ai droit à la vie”, cette manifestation a connu une participation massive des journalistes, techniciens et cadres des entreprises confisquées dont les salaires n’ont pas été versés depuis plus de 6 mois. Sans parler des cotisations de sécurité sociale non payées depuis longtemps, alors que l’Etat, détenant 51% du capital de ces médias et le premier responsable de leur gestion, devrait donner l’exemple en matière du respect de la loi.
L’affaire risquerait de tourner à l’aigre. A bon entendeur.
(Photos Jalel Ferjani)