Dans un communiqué publié ce vendredi 16 mai, le comité de défense de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, a exprimé sa profonde préoccupation face à ce qu’il qualifie d’“implication de certaines structures professionnelles dans la légitimation d’un procès d’opinion” ciblant leur cliente.
Le comité regrette que ces instances n’aient pas soutenu l’action engagée par la défense, laquelle s’inscrit, selon lui, dans la défense des principes du procès équitable et de l’honneur de la profession d’avocat.
Il condamne également la décision du président de la section régionale de l’Ordre des avocats de Tunis d’accéder à la demande de la chambre criminelle en désignant un avocat commis d’office pour Abir Moussi, en dépit de multiples correspondances l’appelant à ne pas procéder à une telle désignation. Moussi avait d’ailleurs exprimé explicitement, lors de l’audience, son refus de toute participation de l’Ordre à ce qu’elle considère comme une tentative de couvrir une injustice à son encontre.
Le comité a par ailleurs annoncé son intention d’introduire un recours contre cette décision, qu’il juge « contraire à la volonté de l’intéressée et en infraction avec les dispositions du règlement intérieur de la profession d’avocat, lequel impose un devoir de solidarité entre confrères ».
Les avocats de Moussi appellent en ce sens l’avocat d’office désigné à se désister, par respect pour la position de l’accusée, afin de ne pas cautionner une procédure qu’ils qualifient « de nulle, illégitime et incompatible avec les standards d’un procès équitable ».
Pour rappel, Abir Moussi a comparu à nouveau le jeudi 15 mai 2025 devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, dans le cadre d’une plainte déposée par l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE). Cette action judiciaire s’appuie sur les dispositions du décret-loi n°54 de 2022, relatif à la lutte contre les infractions aux systèmes d’information et de communication.
L’affaire remonte à des déclarations faites par Moussi lors d’une conférence de presse organisée par son parti le 9 décembre 2022, durant laquelle elle avait exprimé le rejet du PDL vis-à-vis du processus électoral, en pleine période de campagne pour les élections législatives du 17 décembre 2022. L’audience a été reportée au 12 juin 2025.
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