Procès de la sextape : Karim Benzema reconnu coupable et condamné à un an avec sursis

Karim Benzema a été reconnu coupable de complicité de tentative de chantage envers son ancien coéquipier Mathieu Valbuena dans l’affaire de la « sextape ». Le tribunal correctionnel de Versailles l’a condamné, mercredi 24 novembre, à un an de prison avec sursis et 75 000 euros d’amende. L’attaquant de 33 ans a également été condamné à verser 80 000 euros au plaignant et un euro symbolique à la Fédération française de football, qui s’était constituée partie civile dans cette affaire.
« Benzema s’est personnellement impliqué, au prix de subterfuges et de mensonges, pour convaincre son coéquipier de se soumettre au chantage », a estimé le tribunal dans son jugement. La star du Real Madrid n’a fait preuve d’« aucune bienveillance à l’égard de Valbuena, bien au contraire » et il a agi « avec une certaine excitation, voire une certaine jubilation », ont ajouté les juges.
Le joueur va faire appel de cette décision, ont immédiatement annoncé ses avocats, précisant que leur client, absent des débats le mois dernier et du délibéré, mercredi, serait présent à un second procès. « La réaction est une réaction finalement de colère », a fustigé Me Sylvain Cormier, « sidéré » par une « peine très sévère, injuste et sans preuve ». Lors de l’audience, les avocats de Karim Benzema avaient plaidé la relaxe, arguant notamment que « l’élément intentionnel de l’infraction » qui lui était reprochée n’était pas caractérisé.
« Il y aura une procédure d’appel, M. Benzema viendra s’en expliquer et, à mon avis, à ce moment la lumière des faits sera faite », a ajouté son confrère Antoine Vey, en rappelant que l’absence de l’attaquant des Bleus était liée à des « raisons professionnelles » et ne constituait pas « une stratégie » de la défense. « Il y a, dans le jugement du tribunal, une dénaturation de certaines écoutes téléphoniques, dont il n’a été retenu que des éléments négatifs, alors que je rappelle qu’il y avait aussi des éléments positifs, qui auraient dû a minima faire présider le doute », a ajouté Me Vey.
Le ministère public avait requis à son encontre dix mois de prison avec sursis et 75 000 euros d’amende. Lors du réquisitoire, les procureurs avaient rappelé le devoir d’exemplarité de la star française, « porteur d’une image, d’espoir, de notoriété et de valeurs morales ».
*Des peines jusqu’à deux ans et demi de prison ferme
Le tribunal correctionnel de Versailles a par ailleurs prononcé des peines allant de dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis à deux ans et demi de prison ferme contre les quatre autres prévenus de ce dossier.
Axel Angot, à qui Mathieu Valbuena avait confié son téléphone, a été condamné à deux ans de prison. Il avait trouvé la vidéo et l’avait conservée en vue d’une utilisation ultérieure. Mustapha Zouaoui, considéré comme le « cordon ombilical » de cette affaire, a été condamné à une peine de deux ans et demi de prison ferme.
Le tribunal a aussi condamné à dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis un premier intermédiaire, Younes Houass, qui est rentré en contact téléphonique avec Mathieu Valbuena pour lui parler de la « sextape ». Enfin, Karim Zenati, ami d’enfance de Karim Benzema, a été condamné à une peine de quinze mois de prison ferme.
Aucun des prévenus n’était présent à la lecture du délibéré et un mandat d’arrêt a été délivré contre  Zouaoui.
*Conséquences sportives
Lors de l’audience, Mathieu Valbuena, 37 ans, actuel milieu de terrain de l’Olympiakos, en Grèce, avait expliqué avoir « eu peur » pour sa carrière. « Je savais que si la vidéo sortait, ça allait être compliqué pour moi », avait-il expliqué à la barre, avant de préciser : « Je me suis senti en danger, mon premier réflexe a été de porter plainte. »
L’ancien joueur de Marseille et de Lyon avait également rappelé que cette affaire lui avait coûté sa place en équipe de France, lui qui comptait à l’époque 52 sélections avec les Bleus. Karim Benzema, lui, est resté éloigné de la sélection tricolore pendant plus de cinq ans avant de faire un retour surprise avant l’Euro 2021.
Il y a deux semaines, le patron de la Fédération française de football, Noël Le Graët, avait expliqué que l’attaquant de 33 ans « ne serait pas exclu » de la sélection en cas de « sanction judiciaire ». Interrogé sur cette question au début d’octobre, le sélectionneur Didier Deschamps était resté évasif, répétant qu’il faisait « des choix sportifs » au moment de convoquer ses joueurs. Quant au Real Madrid, il semble très peu probable qu’il sanctionne l’un de ses meilleurs joueurs, qu’il a toujours soutenu dans cette affaire.
(Le Monde avec AFP)

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