Production d’olives: Un plongeon redouté d’ici 2050

Selon un rapport alarmant de l’Institut tunisien de compétitivité et d’études quantitatives (ITCEQ), le changement climatique aura des répercussions dévastatrices sur ce secteur vital, avec des baisses de production considérables pour les produits phares du pays.
Les victimes collatérales du réchauffement
Les plus touchées seront les olives, dont la production annuelle devrait reculer de 2,3% d’ici 2050. Les dattes ne seront pas épargnées non plus, avec une baisse moyenne de 2% par an. Les grandes cultures, concentrées dans le nord-ouest du pays, subiront également un déclin de 0,1% sur la même période.
Le maraîchage connaîtra une chute drastique de sa production. Les tomates, les pommes de terre et les agrumes verront leurs récoltes diminuer respectivement de 1,8%, 0,7% et 0,2% par an.
Quant à l’élevage, la baisse des précipitations et la hausse des températures fragiliseront les cheptels ovins, caprins et bovins, dont la production devrait diminuer de 0,3% et 0,9% d’ici 2050. Seul l’élevage avicole devrait tirer son épingle du jeu avec une croissance annuelle moyenne de 0,4%.
Conséquences économiques : Un choc redouté
Au-delà des pertes de production, ces bouleversements auront des effets en cascade sur l’économie nationale. La réduction de l’emploi dans l’agriculture et l’agroalimentaire, l’augmentation des importations alimentaires et la pression sur le dinar sont autant de menaces qui pèsent sur le pays.
Ces sombres perspectives s’ajoutent aux difficultés déjà rencontrées par l’agriculture: forte dépendance au climat, prédominance d’une agriculture familiale peu qualifiée et endettement des agriculteurs.
Face à ce constat accablant, le rapport de l’ITCEQ préconise des actions urgentes d’adaptation. Quatre axes prioritaires sont identifiés :
1. Production agricole :

  • Amélioration de la production végétale, notamment du blé dur, des dattes et des olives.
  • Préservation de l’agrosystème pour améliorer les rendements.
  • Adoption de systèmes de production durables et de variétés, espèces et races plus résilientes au changement climatique.
  • Meilleure gestion de la demande de produits alimentaires pour réduire les pertes et le gaspillage.

2. Biodiversité et écosystèmes :

  • Mise en œuvre de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
  • Préservation de la biodiversité et des écosystèmes naturels.

3. Ressources en terres :

  • Valorisation du potentiel naturel pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres.
  • Réhabilitation des sols et amélioration de leur capacité de rétention.

4. Ressources en eau :

  • Amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans le secteur agricole (maîtrise du gaspillage par l’installation de la micro-irrigation).
  • Mobilisation, transfert et stockage des ressources en eau (bassins de rétention, lacs artificiels, etc.).
  • Construction et réhabilitation d’ouvrages hydrauliques.

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