Ridha Bouallegue, Professeur de l’enseignement supérieur à l’école supérieure des communications de Tunis (Sup’COM) était invité, samedi 18 juin à Tunis, à la cérémonie d’ouverture de sa première “Seeds For the Future (SFTF) Alumni Reunion — North Africa 2022” et ce, en présence de l’ambassadeur de Chine en Tunisie Zhang Jianguo, du ministre tunisien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Moncef Boukthir et du vice-président exécutif de Huawei Northern Africa, Wang Dong.
S’exprimant au micro de Réalités, le professeur Bouallegue est revenu sur les principales tendances du secteur technologique en Tunisie en termes d’employabilité et de l’apport du géant Huawei pour renforcer l’écosystème des TIC et la formation des jeunes talents de demain. Interview.
Réalités : En quoi les échanges avec l’étranger et plus spécifiquement la Chine à travers des géants de la technologie tel que Huawei pourrait être bénéfique à la formation des jeunes talents ?
Ridha Bouallegue : A l’école Sup’COM, on a déjà eu des expériences intéressantes avec pas mal de fournisseurs de services (FAI), opérateurs téléphoniques, concepteurs etc. qui ont créé des laboratoires de développement et qui ont contribué à la formation des ingénieurs. Par voie de conséquence, ces derniers sont habitués aux équipements de ces fournisseurs. Cela a permis à la fois de mettre en évidence les connaissances théoriques qu’ils ont appris au niveau de l’école et de briller du coté applicatif qui est très demandé par la suite au niveau industriel.
Quel poids devrait avoir le numérique dans une économie moderne ?
Il suffit de regarder les statistiques actuelles sur le développement numérique de par le monde pour constater qu’aux Etats-Unis, cette spécialité dépasse les 50%. En Europe, c’est un peu moins mais en Afrique, on est autours de 4 à 5%. Il s’agit d’un chiffre alarmant. A mon avis, si on veut développer l’avenir correctement, il faudrait articuler l’enseignement supérieur au niveau de plusieurs axes comme les ententes, les formations ou encore les collaborations avec des pays en développement.
Justement, quels axes choisir pour améliorer la qualité des formations en Tunisie ?
Au niveau des TIC, il faudrait assurément développer des thématiques classiques au niveau de l’intelligence artificielle, l’IoT, le Big data, le datamining, etc.
Ce sont des thématiques porteuses avec lesquelles on peut prétendre un avenir qu’il s’agisse au niveau de la formation ou du développement des startups, un secteur en pleine effervescence en Tunisie.
Quelles seraient les stratégies à adopter pour garder nos ressources formées dans le pays ?
Je pense qu’il faut faire l’inverse. Autrement dit, tendre la main vers les industriels afin qu’ils puissent s’implanter en Tunisie. Ceci permettra par la suite à nos jeunes, une fois formés par ces industriels, d’être recrutés sur place et développer des services à haute valeur ajoutée, au lieu qu’ils les créent dans d’autres pays, comme c’est le cas actuellement.
Pouvez-vous citer un exemple concret de contribution à la formation des jeunes talents de la part d’un équipementier tel que Huawei ?
Il existe déjà un embryon puisqu’on possède à Sup’COM, un laboratoire de recherche qui a été créé par Huawei. Spécialisé dans le domaine de la cybersécurité, cet espace permet aux étudiants de mettre en place un nombre de scénarios en termes de sécurité et concrétiser, les connaissances théoriques qu’ils ont acquises.
Quels seraient les domaines dans lesquels Huawei pourrait s’impliquer en tant que partenaire stratégique, afin d’adopter un savoir-faire et une technologie de pointe qui impacterait positivement le domaine des TIC en Tunisie ?
Tout tourne autour de technologie de l’information et des communications. Huawei pourrait investir au niveau de la formation au sein des établissements informatiques et éventuellement aider les jeunes à créer leurs propres startups à travers les connaissances théoriques et appliquées de par les laboratoires de recherche déjà mis à leur disposition.