Projet ARESSE : la science au service de l’environnement (vidéo)

Your browser does not support the audio element.

Ce mercredi 18 juin, l’Agence Nationale pour la Promotion de la Recherche Scientifique (ANPR) a organisé l’évènement “Vert’Demain”, afin de revenir sur le projet d’Appui à la Recherche et l’Enseignement Supérieur pour le Secteur de l’Environnement (ARESSE). S’étalant de 2024 à 2027, ce projet a pour objectif de structurer l’écosystème tunisien de la recherche en rapport avec les questions environnementales. Mené par l’ANPR et le ministère de l’enseignement supérieur et de le recherche, il bénéficie du soutien de l’Union Européenne (UE) avec – entre autres – une manne financière de 11 millions d’euros. 

« Il s’agit de bâtir des ponts entre la société et la science, entre les jeunes et l’emploi », Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’UE en Tunisie 

Pour atteindre les objectifs fixés, le projet se dote d’une stratégie décomposé en trois volets. Le premier veille à impacter la formation et l’employabilité, via notamment la création d’un indicateur “Métiers Référentiel Compétences (REMREC), le financement de formations universitaires, ou encore le soutien à la création de starts up vertes. Le deuxième porte sur la recherche collaborative et la diffusion d’une culture de protection de l’environnement, à travers le dispositif “Green Impact”, de loin le plus gros poste de dépenses du projet ARESSE, ou encore ou les écoles amies de l’environnement. Le dernier volet se concrétise dans le projet MOBIDOC, qui soutient la mobilité des docteurs et doctorants des tunisiens.

Trouver des solutions concrètes grâce à la recherche 

Le dispositif “Green Impact”, lancé en fin d’année 2024, a fait l’objet d’un engouement de la part de la jeunesse : 76 projets proposés, dont la majorité entendaient proposer des innovations en direction de l’économie circulaire ou la gestion des déchets, suivi par les thématiques des énergies renouvelables et de la gestion durable des ressources. En fin de compte, 15 projets ont été retenus, avec une dotation moyenne de 700 000 dinars (ce qui porte le total à 10 millions de dinars pour le dispositif dans son ensemble. Le but ? Faire émerger des solutions innovantes en lien avec la stratégie nationale de transition écologique 

Chebli Abdelly, Directeur Général de l’ANPR

« Notre défi est de transformer les acquis de la recherche en solutions pertinentes et efficaces, contribuant à une avancée sur les défis environnementaux. Un autre enjeu est d’assurer une formation via des parcours spécifiques permettant d’accéder aux nouveaux métiers vers répondant aux besoins actuels et futurs de l’environnement », a affirmé Chedli Abdelli, Directeur Général de l’ANPR. « Désormais, nous entamons la phase opérationnelle du projet », a quant à lui indiqué Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’UE en Tunisie. Les projets seront mis en oeuvre pendant 24 mois, et veilleront à avoir un impact significatif. 

Le principal challenge du projet ARESSE est de financer des projets qui débouchent sur des impacts cohérents à l’échelle nationale. Dans son intervention qui revenait sur le bilan de la coopéraiton entre la Tunisie et l’UE dans le secteur de l’environnement, Rajeh Khemiri, chargé d’aide et de coopération internationale à la délégation de l’UE en Tunisie, a a souligné l’importance d’une sélection stratégique des projets : La participation aux programmes de recherche européens est importante. Mais parfois, on a constaté un phénomène de duplication. Ainsi, il faut obligatoirement se poser la question des retombées, et de l’adéquation des recherches avec les priorités nationales en terme d’environnement. »

Au-delà du dispositif “green impact”, ce sont 26 projets qui ont découlé des “écoles amies de l’environnement”, chargées de promouvoir le concept de l’école durable, ainsi que cinq associations financées pour diffuser la culture environnementale au sein de la société, et contribuer à un changement des mentalités. 

Orienter et inciter les jeunes vers les métiers verts 

 « Nous avons planifié et effectué un benchmark avec trois à cinq pays sur les formations académiques dans le secteur de l’environnement. Nous avons aussi analysé et cartographié les formations existantes fournissant des diplômes en relation avec la question environnementale », a indiqué Mariem Jaouadi, cheffe du projet ARESSE Et d’ajouter : « Nous allons aussi créer l’Observatoire des métiers verts […] et soutenir la création de start-ups dans le secteur de l’environnement. »

Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’UE en Tunisie

Selon Giuseppe Perrone, l’un des principaux objectifs du projet ARESSE est de « faire en sorte que les jeunes aient les compétences requises pour le marché du travail et donc de préparer la nouvelle génération à relever les défis du marché. » Dans un contexte où les jeunes tunisiens sont particulièrement exposés au chômage, renforcer leurs capacités via des formations universitaires spécialisées et via des dispositifs d’incitation pourrait constituer une forme de solution. 

Pour ce qui est des chiffres du volet formation et employabilité, le projet ARESSE a convaincu 14 consortiums universitaires d’adopter l’approche Green, et a permis l’élaboration de 14 projets pour l’instauration d’un bilan carbone dans les milieux universitaires. 

Mieux coordonner les acteurs 

« Il s’agit de bâtir des ponts entre la société et la science », a déclaré l’ambassadeur de l’UE en Tunisie en évoquant la substance du projet ARESSE. Par ces paroles, il insiste sur l’importance de mettre en lien la science avec les acteurs économiques, et notamment les entreprises. 

Sur ce point, il faut dire que la coordination n’est pas toujours évidente : « Il y a une faible participation du secteur privé dans les programmes de recherche mises en place avec l’UE. Il faut trouver une manière de les impliquer davantage », a mis en lumière Rajeh Khemiri. Ainsi, permettre aux acteurs privés de s’approprier les résultats des recherches scientifiques semblent être une condition essentielle pour parvenir à des résultats concrets au niveau de la transition écologique.

Related posts

Le ministère de l’Enseignement supérieur organise un concours pour plus de 200 postes administratifs

Le CMF met un terme à l’agrément de Hafedh Sebaa en lien avec l’affaire TSI

Guerre Iran-Israël : Téhéran dément tout contact de négociation