Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) voit très mal le projet de loi sur la protection des données personnelles, et c’est son président, Néji Bghouri, qui l’a réitéré ce vendredi 5 mai 2018 lors d’une conférence à Tunis. « C’est un texte très dangereux, qui porte atteinte à la liberté d’expression et de la presse. Le pouvoir en place essaye, à travers ce texte, de limiter la liberté d’expression », a-t-il déclaré.
Néji Bghouri poursuit en affirmant que le projet de loi n’atteint même pas le niveau du texte qui était en vigueur durant le régime de l’ancien président de la République, Zine Abidine Ben Ali. « Ce texte, au moins, faisait la différence entre les données personnelles relatives aux individus et celles relatives à la chose publique », a encore expliqué Néji Bghouri, qui a affirmé que le travail journalistique sera menacé. De fait, l’article 96 du projet de loi sur la protection des données personnelles interdit aux journalistes de relayer des informations jugées « personnelles ». Ils risquent, dans ce cas, des sanctions pécuniaires et même la prison.
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