Rien ne semble pouvoir calmer l’indignation et la colère des sécuritaires tunisiens, profondément affectés par le décès tragique de leur frère d’armes Riadh Barrouta, le matin du mercredi 1er novembre 2017. Un père de famille tombé en martyr, et la seule chose dont il était coupable est d’avoir servi sa patrie au prix de sa propre vie, comme l’ont fait bon nombre de nos braves sécuritaires.
Cette journée du vendredi 3 novembre a été marquée par des manifestations de sécuritaires dans plusieurs gouvernorats du pays. « Dieu est Unique, les martyrs sont les chéris de Dieu », peut-on entendre scander, à l’unisson des agents de Sfax. « C’est un message adressé au président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), au président de la République et au Chef du gouvernement. Nous ne demandons qu’une chose : deux petites lignes dans la loi pour nous protéger et protéger nos enfants. Donner notre vie et notre sang à la patrie est un devoir. Nous aurons notre loi », clame l’un des policiers manifestants.
Idem à Bizerte, où plusieurs agents de la police ont exprimé leur colère et leur solidarité avec Feu Riadh Barrouta. « Les politiciens ne valent pas mieux que les sécuritaires. Nous serons prêts à lever la protection accordée aux politiciens. Ces gens n’ont pas compris que les sécuritaires constituent un pilier », lance un autre sécuritaire à Bizerte.
Nabeul et Tunis ont également été le théâtre d’un rassemblement des sécuritaires.
A Nabeul, un agent de la police rappelle que les députés ont jusqu’au 25 novembre courant pour se pencher sur la loi protégeant les sécuritaires.
A Tunis, les sécuritaires ont porté des brassards rouges, en signe de solidarité avec leur frère d’armes défunt et d’indignation.
Voilà, en somme, ce que l’on peut appeler des manifestations nationales et pacifiques : sans grève, sans heurts, sans violence et sans dépassements en tous genres, mais seulement des soldats de la patrie, qui la défendent au prix de leur vie, venus réclamer leur droit le plus fondamental : être protégés comme ils ont toujours, et continuent, protégé les autres.
Peu importent les idées reçues sur les policiers, communément appelés « el boulis » dans le dialecte tunisien, accusés à tort ou à raison de corruption ou de malversation. Installés confortablement sur les sièges de leurs bureaux, nos hommes politiques ont aujourd’hui le devoir de faire un geste pour ceux qui ont tout donné à leur pays.
Il n’est jamais trop tard pour ce faire.
Fakhri Khlissa