Dans la soirée de dimanche, 50.000 manifestants sont sortis dans les rues de Barcelone pour protester contre l’arrestation de Carles Puidgemont, l’ex-président indépendantiste catalan, appréhendé en Allemagne, à la frontière danoise.
Les manifestants se sont dirigés vers le consulat allemand, et ont tenté de franchir le cordon sécuritaire déployé devant l’immeuble. Ils ont ensuite attaqué les forces de police à l’aide d’œufs, bouteilles, grilles de fer, et ont même tenté de lancer des conteneurs d’ordures en direction de la police, qui a chargé pour les disperser à coups de matraque et en tirant en l’air.
Selon les secours, 90 personnes ont été blessées légèrement à Barcelone, dont 22 policiers, et 3 personnes ont été arrêtées.
En cavale depuis le 27 Octobre dernier, Carles Puidgemont a été interpellé alors qu’il tentait d’atteindre la Belgique, selon son avocat, où il s’était réfugié après l’échec de la sécession l’automne dernier.
Il est, depuis, détenu à la prison de Neumünster au nord de l’Allemagne, en attendant de comparaître devant un juge, qui devra établir son identité et décider de son maintien en détention. Son arrestation s’est faite dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen et la justice allemande dispose de 60 jours pour le remettre à Madrid, où il encourt 30 ans de prison sous motif de rébellion.
Il s’agit cependant d’un chef d’accusation controversé, car il suppose un « soulèvement violent » qui, selon des juristes, ne s’est jamais produit.
Une autre cheffe indépendantiste exilée, Clara Ponsati, a, elle, indiqué « prendre des dispositions » pour se « livrer » aux autorités en Ecosse. Au total, 25 dirigeants ont été inculpés vendredi, dont 12 pour des charges moins graves comme « désobéissance ».
La Catalogne devra, tout en étant dans une impasse politique, sans gouvernement ni président, rester sous la tutelle de Madrid si d’ici le 22 mai, aucun président n’est élu.