Le vaccin du géant pharmaceutique n’ayant pas été autorisé aux États-Unis, les salariés devront opter pour d’autres doses.
Les cordonniers, comme chacun sait, ne sont pas toujours les mieux chaussés. À l’instar de nombreuses entreprises outre-Atlantique, AstraZeneca va exiger de ses employés qui se rendent à leur bureau ou rencontrent des clients d’être vaccinés contre le Covid-19. Cela tombe bien, pourrait-on penser, puisque le géant pharmaceutique britannico-suédois prévoit de produire 3 milliards de doses de sérum contre ce virus d’ici à la fin de l’année. Seul hic: son vaccin n’est pas autorisé aux États-Unis.
La Food and Drug Administration n’a approuvé jusqu’à présent que les trois sérums de Pfizer, Moderna et Jansen. Celui d’AstraZeneca a reçu le feu vert de 87 pays dans le monde et près de 1 milliard de doses en ont déjà été livrées. «Pour protéger la santé et le bien-être de nos employés et de leur environnement, nous devons suivre la science», explique un porte-parole d’AstraZeneca, cité dans le New York Times. Quitte à faire les affaires de la concurrence… Les employés de Pfizer doivent d’ailleurs, eux aussi, être vaccinés.
Les autorités américaines n’ont cessé de jeter le doute sur l’efficacité de l’AstraZeneca. Washington a même promis de donner à l’étranger 60 millions de doses qui avaient été commandées. En Europe aussi, le vaccin issu des laboratoires d’Oxford, fierté de la recherche scientifique britannique, a accumulé les déconvenues. Les liens soupçonnés avec des thromboses ont suscité la méfiance du public et restreint son usage à certaines catégories de population. Et les retards répétés de livraisons ont conduit l’Union européenne à se détourner de la firme.
(Le Figaro)