Fondateur et directeur du Festival International de la Vidéo de Sensibilisation (FIVS), Walid Ben Hassen s’est imposé comme l’un des acteurs les plus dynamiques dans la promotion de la Tunisie à travers le prisme de la créativité audiovisuelle. Selon lui, chaque image peut devenir un levier de transformation sociale, citoyenne et touristique.
Lancé dans un contexte où les festivals consacrés à la vidéo engagée restent rares dans la région, le FIVS est aujourd’hui perçu comme une plateforme de visibilité pour les talents émergents et un espace de narration alternatif sur la Tunisie. Son fondateur considère que la sensibilisation ne peut plus se limiter à des discours institutionnels : elle doit passer par des formes modernes de communication, incarnées par des créateurs proches du terrain et de leurs communautés.
La cinquième édition du festival, tenue récemment, a mis l’accent sur le secteur touristique, en intégrant une compétition nationale dédiée à ce thème. À travers ce choix, Walid Ben Hassen entend repositionner le regard porté sur la Tunisie, en sollicitant la créativité de ses citoyens. Il estime que chaque Tunisien peut devenir un ambassadeur, non pas par mandat officiel, mais par ses récits, ses images, ses témoignages.
Cette approche repose sur une conviction simple : la promotion du pays ne peut plus dépendre exclusivement des campagnes institutionnelles ou des agences de communication classiques. Elle doit émerger de la société elle-même — des créateurs de contenu, des journalistes, des artistes, mais aussi des citoyens ordinaires, de tous âges et de tous horizons.
Pour Walid Ben Hassen, l’avenir du tourisme tunisien passe par une mobilisation collective. Il ne s’agit pas seulement de montrer les paysages ou les sites historiques, mais de raconter la Tunisie d’aujourd’hui à travers ses voix plurielles : la femme rurale, l’artisan, l’étudiant, l’enseignant, le retraité… Autant de profils qui, selon lui, incarnent une Tunisie vivante, diverse, et digne d’être partagée au-delà de ses frontières.
Le FIVS s’inscrit ainsi dans une logique participative : chaque vidéo envoyée au festival devient un fragment d’un récit national en construction. Le but n’est pas uniquement de récompenser des réalisateurs, mais de stimuler une dynamique durable où chacun se sent légitime à prendre la parole.
Avec les années, le festival a réussi à dépasser les cercles militants pour toucher un public plus large, y compris à l’international. Des partenariats avec des institutions culturelles étrangères, des sélections de films dans d’autres festivals, et une forte présence sur les réseaux sociaux ont contribué à installer durablement l’événement dans le paysage audiovisuel tunisien.
Walid Ben Hassen y voit la confirmation que l’engagement citoyen peut se traduire par des formes culturelles attrayantes, accessibles, et efficaces. Pour lui, l’image — qu’elle soit prise avec un téléphone ou une caméra professionnelle — est aujourd’hui un outil stratégique, capable de nourrir une diplomatie populaire.
Au-delà du festival, Walid Ben Hassen nourrit l’ambition de créer un véritable écosystème autour de la vidéo de sensibilisation. Des formations pour les jeunes, des résidences de création, des concours thématiques… Il souhaite faire émerger une génération d’acteurs audiovisuels engagés, capables de porter un regard critique, sensible et authentique sur leur pays.
Cette success story, née d’une idée simple, donner la parole aux Tunisiens à travers l’image, continue de tracer son chemin. Et son initiateur en est convaincu : raconter la Tunisie, c’est déjà commencer à la transformer.