Personne n’y croyait au lendemain de la Révolution! Mais lorsque les représentantes du French Institute, Alliance française de New York, sont venues à Tunis pour présenter leur projet, les bailleurs de fonds potentiels étaient à mille lieux de croire en cette initiative.
Il s’agissait d’organiser une saison tunisienne dans le cadre du festival World Nomads qui célèbre le transculturalisme du 20e siècle. Un projet idéal: il offrait à la Tunisie, que la Révolution avait placée sous les feux de l’actualité, la plus belle plate-forme qui soit et la visibilité la plus prestigieuse. Manhattan, le cœur de la culture américaine, mettait à la disposition de notre pays ses galeries, ses théâtres, ses auditorium… et ce, durant tout un mois ! Cela paraissait procéder du domaine du rêve ! Mais peu à peu, grâce à la volonté des uns et à la foi des autres, mais aussi au soutien des mécènes qui ont voulu y croire, car ils portaient en eux les couleurs de leur patrie, l’impossible est devenu possible ! Ceux qui ont suivi l’événement connaissent la suite, à savoir la réussite de la saison, le triomphe des cantatrices, l’intérêt porté aux chorégraphes, aux cinéastes, l’engouement suscité par les artistes plasticiens, photographes, vidéastes, graffeurs bénéficiant de l’exceptionnelle couverture des médias américains dont les plus grands d’entre eux tels le New York Times ou encore le New Yorker. Aujourd’hui, ces moments festifs sont terminés et le rêve peut bien évidemment recommencer. La réception organisée à l’ATB pour honorer l’événement et surtout rendre hommage aux artistes plasticiens qu’elle a soutenus jusqu’au bout a été remarquée et remarquable. Ils étaient quatorze et tous ont pu partir exposer à New York grâce à leur précieux mécène dont on connait le slogan «La culture a sa banque». En un élégant échange de bons procédés, les artistes plasticiens qui ont été parrainés par l’ATB ont souhaité que leurs œuvres fassent partie de la prestigieuse collection de la banque qui constitue un splendide panorama du paysage artistique tunisien du dernier quart du siècle précédent. Cette collection n’est, on le sait bien, qu’un aspect de la politique culturelle de cette banque dont l’engagement citoyen n’est plus à prouver. En effet, depuis vingt ans l’ATB est le partenaire officiel de l’Octobre musical de Carthage. Elle a accompagné également durant plusieurs années les espaces de culture tels Mad’Art et El Teatro. N’oublions pas non plus son concours ATB Challenge qui vise à encourager les talents porteurs de projets innovateurs dans différents domaines. De nombreux artistes aujourd’hui consacrés ont bénéficié de cette mise à l’étrier pour lancer leur carrière. «Il faut se méfier des gens qui ne rient pas, ce ne sont pas des gens sérieux !». M. Férid Ben Tanfous est un homme rassurant et surtout souriant et ce n’est pas un hasard si sa banque est encore le partenaire officiel du «Festival du Rire». Sacha Guitry avait dit que «tous les hommes sont comédiens, sauf les acteurs ! », et l’ATB n’a pas joué la comédie lorsqu’elle a soutenu la création des spectacles tels «Hobb Story» ou «Macbeth». Les enfants et leur littérature ne sont pas mis de côté non plus et la banque consacre annuellement «Le prix arabe ATB Mustapha Azzouz». Elle est présente partout, même le sport n’est pas oublié… Mais cela est une autre histoire qui fera l’objet d’une autre rencontre, affirme M. Farid Ben Tanfous. Un exemple à suivre en ces temps de médiocrité…
Nadia Ayadi