Le journal britannique Financial Times a tressé des lauriers au président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi ce dernier en le qualifiant de « l’homme politique rusé qui mesure chaque mot prononcé ».
Dans une interview publiée le mercredi 4 février 2015, le leader du mouvement Ennahdha a été interrogé sur sa défaite dans les élections législatives Rached Ghannouchi. Il a répondu « Dans une classe, quand vous êtes le deuxième, cela ne veut pas dire que vous avez échoué ».
« Oui mais nous sommes dans le siège d’Ennahdha à Tunis, pas dans une école et le Mouvement Ennahdha a bel et bien perdu les dernières élections législatives face à son rival, le parti séculier Nidaa Tounes ». A rebondi l’intervieweuse.
« Monsieur Gannouchui, qui préfère être interviewé en arabe mais qui a conversé en anglais, insiste à nier la défaite. Pour lui Ennahdha n’a perdu que 20% de ses lectorats. Il insiste sur le fait que j’ai posé la mauvaise question et que la bonne question serait pour lui : comment peuvent-ils conserver les 80% de leurs électeurs ». Rapporte le journal.
Dans l’interview le président du mouvement Ennahdha a rappelé que son parti avait été affecté par la conjoncture politique régionale. « Rappelez-vous du contexte politique régional. En 2011 l’islam politique a monté, en 2014 l’islam politique et le changement démocratique ont chuté. La question essentielle serait comment avons-nous fait face à la chute de l’islam politique et le changement démocratique » a-t-il argumenté.
Sur ce point, le quotidien économique et financier britannique a corroboré ses dires en affirmant que le mouvement Ennahdha est le seul survivant de la chute des partis islamistes au Moyen-Orient. « Malgré une ou deux défaites électorales, Ennahdha reste toujours doté d’une large base populaire ayant toutes les chances de retourner au pouvoir grâce aux urnes » confirme le journal.
Le Financial Times a indiqué que le parti Ennahdha, a été dévasté par la « contre-révolution » et le chaos mais son président Rached Ghannouchi a su résister et a donné une faveur à l’islam politique en général en présentant son parti comme un parti responsable qui respecte le jeu démocratique.
Le journal a fini par affirmer que si Rached Ghannouchi continue à jouer les cartes adéquates, il finira par retourner au pouvoir. Sur la question s’il craint le retour de la répression, le président d’Ennehdha, « rassuré quant à les acquis démocratiques » a répondu « la Tunisie pourrait être menacée par le terrorisme, par le chaos mais non par le retour de la répression ».
Nidhal Adhadhi.