C'est au théâtre municipal, l’Argentine s’est invitée dans nos soirées ramadanesques avec une particularité : un tango à la sauce tunisienne.
En effet, si tango argentin trouve ses origines dans le 19e siècle à Buenos Aires ou les cultures immigrantes, venant d’Europe, se mélangèrent avec la folklorique Milonga. Les émotions attachées à une vie loin du pays d’origine et la nostalgie des choses familières sont encore présentes de nos jours. À cela s’ajoute le merveilleux instrument qu’est le bandonéon, incarnation spirituelle du tango importé par les marins européens.
Énivrante sensualité
Tango et pas perdus traduit ainsi la joie de vivre du dialogue entre homme et femme en théâtre de danse actuel. Dévouement et dominance, passion et séduction, ainsi que la fierté et la solitude, sont les grands thèmes mis en lumière. La musique doit être simple mais touchante. Avec un fin flair pour l’humour et les moments curieux, la chorégraphie nous offre une nouvelle âme à ce fragment d’histoire culturelle.
Entre danses, chant, jeu et images, Fatma Oussaifi nous invita à mettre vos pas dans les Pas perdus. Un spectacle de Tango qui vous fera voyager au cœur de cette passion au théâtre municipal de Tunis. Le merveilleux univers du Tango de Fatma Oussaifi, danseuse et chorégraphe nous plonge dans l’émotion, l’expressivité et le partage. Ce spectacle entrelacé de beauté et de créativité, conçu en collaboration avec Ana Karina Rossi, chanteuse de tango nous approche au plus près de cette culture. Il communique en corps et en mots à travers des pas de danse mettant en valeur l’élan du corps et celui de la voix et nous raconte l’histoire d’une passion sans égale.
La voix limpide et colorée de l’Argentine Ana Karina Rossi coule sans accroc … tandis que Fatma Ousaifi et Diego Ocampo brillent dans l’absolu «Que de pas perdus pour arriver à l’essentiel. Le plus souvent, le chemin est plus important que la destinée, c’est là qu’on vit, là qu’on invente et que les choses adviennent…» , invités par le Festival de la Médina — devant un parterre clairsemé mais constitué de fervents amateurs de tango ou de spectateurs curieux — des artistes tuniso-argentins, pleins de grâce et de fraîcheur, Fatma Ousaifi et Diego Ocampo (chorégraphie et danse), Ana Karina Rossi (chant) et Juan Sebastian Torales (création vidéo) se retrouvent ainsi dans une volonté et une ferveur communes : faire vivre le tango sur les planches et inviter le spectateur à mettre ses pas dans les leurs. Le spectacle est une mise en scène de trois personnages, trois chaises, une table, un éclairage classique, un bar à tango sur fond de musique d’un tango presque incrédule, devant l’invention rythmique, contrepoints savants, subtilités harmoniques et utilisation des instruments. Pas-à-pas l’on s’installe dans le merveilleux de cet univers tangesque, une danse de l’émotion, de l’expressivité et du partage, elle nous approche, pas-à-pas, au plus près de nous-mêmes.
Fatma Oussaifi et Ana Karina Rossi ont conçu ce spectacle, de beauté et de créativité avec une vision féminine de la sensualité pleine de langueur et charme : en somme, deux femmes et un tango. En voix et en pas de danse, elles entrevoient leurs trajectoires passées à travers lui et en lui, se reconnaissent et se retrouvent. Un trio qui communique en corps et en mots et se raconte en Tango. Ils se cherchent, se repoussent et se perdent mais le tango les retrouve sans cesse et les réunit. L’élan du corps et celui de la voix s’envolent, avec les incessants battements de notre cœur.
Entre danse, chant, jeu et images, Fatma et Ana Karina nous ont invités à mettre nos pas dans leurs Pas Perdus. Nous sommes transportés, pas-à-pas, dans ce mystérieux tango qui nous entraîne toujours, bien après notre sortie du théâtre.
F.B.