Après une longue période d’inaction face à l’encombrement croissant des trottoirs, les municipalités de Sousse semblent enfin réagir. Confrontées à une prolifération d’objets, d’enseignes, de présentoirs et de marchandises débordant des magasins et bloquant les voies piétonnes, les autorités locales ont lancé un appel collectif à l’ensemble des commerçants pour enlever les objets occupant l’espace public devant leurs boutiques.
Cette initiative vise à libérer les trottoirs, devenus impraticables dans plusieurs quartiers des villes du gouvernorat de Sousse, tant pour les piétons que pour les personnes à mobilité réduite.
Ce sursaut des autorités locales intervient dans la foulée d’une campagne de terrain menée ce dimanche par le gouverneur de Sousse, Sofiène Tanfouri, qui a personnellement présidé une opération visant à démanteler les installations de commerce anarchique et à reprendre possession des espaces publics. Cette campagne menée dans la ville de Kalaâ Kébira s’inscrit dans un plan plus large de réorganisation urbaine et de lutte contre les infractions qui nuisent à la qualité de vie dans la ville.
Les habitants de Sousse espèrent que cette récente campagne marquera le début d’une volonté politique réelle d’appliquer la loi de manière ferme, cohérente et durable, afin de restaurer l’ordre urbain, garantir la sécurité des piétons et préserver l’image de la ville, en particulier dans les zones touristiques.
Cependant, pour que cette opération ait un impact tangible, elle ne doit pas se limiter aux devantures des magasins. Les cafés, restaurants et salons de thé, qui occupent massivement l’espace public, doivent également être concernés. Dans de nombreuses artères des villes, notamment en période estivale, les trottoirs et parfois même les chaussées sont littéralement envahis par des rangées de chaises et de tables, souvent disposées sans autorisation, forçant les piétons à marcher sur la route au péril de leur sécurité.
Cette occupation sauvage et répétée ne se limite pas à une simple gêne : elle reflète un laissez-aller généralisé face à l’anarchie commerciale qui s’installe progressivement dans l’espace urbain. Pour de nombreux citoyens, il est temps que la loi soit appliquée sans exception ni favoritisme, que ce soit à l’encontre des petits commerçants, des grandes enseignes ou des établissements de restauration.